La récente sortie du ministre des Sports, Mouelle Kombi, sur le processus électoral à la FECAFOOT est bien plus qu’une simple alerte administrative. Elle s’apparente à une ingérence politique flagrante, un règlement de comptes maladroit et une manœuvre destinée à fragiliser la candidature de Samuel Eto’o à sa propre succession. Ce dossier démontre comment, en violant allègrement le principe sacro-saint de non-ingérence de la FIFA, en instrumentalisant le calendrier électoral national et en contredisant ses propres services, le ministre expose le football camerounais à de graves sanctions internationales pour servir des intérêts purement politiques. Une sortie qui en dit long sur les calculs en coulisse mais très peu sur la réelle volonté de construire un football camerounais stable et prospère.



LE DOSSIER DE LA RÉDACTION
Processus électoral à la FECAFOOT : le ministre des Sports Mouelle Kombi dans un règlement de comptes
La récente sortie du ministre des Sports et de l’Éducation Physique sur le processus électoral à la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT) n’aura trompé personne. Derrière un document signé par son Secrétaire général et non par lui-même, se cache une manœuvre maladroite, teintée d’ingérence et de calculs politiques, loin des véritables préoccupations sportives.
Un ministre sans autorité morale
Comment comprendre que M. Mouelle Kombi, qui s’érige aujourd’hui en donneur de leçons à la FECAFOOT, soit resté incapable, en tant que tutelle, de faire organiser les élections dans les autres fédérations sportives nationales dont les mandats sont échus depuis plusieurs années ? Si la régularité électorale était vraiment sa priorité, il aurait commencé par mettre de l’ordre dans ces fédérations fantômes avant de pointer du doigt le football.
La FIFA et la CAF ne transigent pas sur l’ingérence politique
Le football est une discipline régie par les textes internationaux de la FIFA et de la CAF qui interdisent toute ingérence politique dans la gestion des fédérations nationales. Or, en intervenant dans le calendrier électoral de la FECAFOOT, le ministre Mouelle Kombi franchit une ligne rouge. La FIFA, seule habilitée à encadrer ces processus, n’accepte aucune intrusion d’un gouvernement. Toute tentative d’ingérence expose même le Cameroun à des sanctions internationales.
Les textes de la FECAFOOT ont bel et bien été validés
L’autre maladresse du ministre, c’est d’affirmer que les textes de la FECAFOOT seraient non conformes. Pourtant, le 16 novembre 2024, lors de l’Assemblée Générale tenue à Mbankomo, ces textes ont été modifiés et adoptés en toute transparence. Le ministère des Sports y était représenté par deux cadres qui n’ont émis aucune objection. Comment alors venir, près d’un an plus tard, prétendre découvrir des irrégularités ? Ce revirement ressemble moins à une analyse juridique qu’à un pur règlement de comptes.
Un acharnement contre Samuel Eto’o
Depuis son arrivée à la tête de la FECAFOOT, Samuel Eto’o subit toutes sortes de pressions et de manœuvres visant à l’écarter. Pendant quatre ans, ses adversaires ont tenté, sans succès, de le renverser par des intrigues. Aujourd’hui, conscients que son bilan parle en sa faveur et qu’ils ne peuvent pas le battre à la régulière lors d’une élection, ils cherchent à créer des obstacles administratifs. La lettre du ministre n’est rien d’autre qu’un nouvel épisode de cet acharnement.
Une instrumentalisation politique des élections
Plus grave encore, le ministre ose lier le processus électoral de la FECAFOOT aux élections présidentielles prévues en octobre prochain au Cameroun. Un amalgame dangereux, qui démontre que le but n’est pas de défendre l’intégrité du football camerounais, mais de l’utiliser comme outil politique. Cette sortie, loin d’apaiser, ne fait qu’envenimer le climat sportif et trahir la volonté de certains membres du gouvernement d’instrumentaliser le football pour leurs intérêts.
Un document juridiquement irrecevable
En définitive, ce courrier du ministre n’a aucune valeur juridique. La FECAFOOT est régie par ses propres statuts, validés par ses organes compétents et placés sous le contrôle exclusif de la FIFA et de la CAF. Le ministre Mouelle Kombi, en s’attaquant au processus électoral de la fédération, sort clairement de son rôle et expose son vrai visage : celui d’un responsable en quête de revanche politique contre Samuel Eto’o. #KAMERFOOT