Alors que l'incertitude plane toujours sur la participation de Maurice Kamto à la présidentielle d'octobre, une "police politique" autoproclamée terrorise les réseaux sociaux, interdisant aux Camerounais de s'exprimer librement sur les candidats. Dans une tribune cinglante, l'analyste politique Amédée Dimitri Touko Tom dénonce cette dérive sectaire qui transforme l'opposition en mouvement totalitaire, réclamant des citoyens qu'ils mettent "leur cerveau en pause" en attendant le bon vouloir du leader du MRC. Une critique sans concession d'un phénomène qui pourrait coûter cher à l'opposition camerounaise si Maurice Kamto décidait finalement de ne pas participer au scrutin.


QUAND LA POLITIQUE DEVIENT FOLLE : Maurice Kamto ET LE MRC N'ONT JAMAIS DEMANDÉ AUX CAMEROUNAIS DE METTRE LEUR CERVEAU "EN PAUSE"
Sévissent sur les réseaux sociaux une "police politique" qui prend à partie des internautes qui critiquent, apprécient, font même la promotion de tel ou tel candidat à l'élection présidentielle au Cameroun, sous le prétexte que ceux-ci seraient de mauvais opposants ou de mauvais soutiens de Maurice KAMTO, car ils osent saluer le succès populaire d'un meeting, critiquer ou apprécier une prise de parole ou idée d'un des concurrents en compétition.
Il faut rapidement sortir de cette folie qui procède en partie de cette stérilisation politique qui a engendré un Peuple de l'opposition, numériquement archi-majoritaire, mais dont l'expression patente de l'impuissance s'est faite à l'occasion de l'inqualifiable forfaiture dont il a été victime au Conseil Constitutionnel. Ce Peuple volé, vio lé, attendait le mot d'ordre de Maurice KAMTO pour avoir mal, pour dire qu'il est en colère et l'exprimer... En clair Maurice KAMTO devait leur dire fâchez vous maintenant, riez maintenant, courez maintenant... Non ce n'est ni sa pensée politique, ni sa culture intellectuelle.
La décision attendue de Maurice KAMTO est importante. Mais elle se nourrit aussi des réalités du terrain, de l'expression de l'opinion que nous contribuons à construire par nos débats, par nos soutiens, par nos critiques, par nos participations aux meetings... Tout ceci nourrit la réflexion qui aide le leader à décider. Ceux qui pensent que Maurice KAMTO sait exactement ce qu'il dira in fine demain sur son implication ou non dans l'élection en cours, voudront dire qu'il est simplement dans un schéma dont le dénouement est connu d'avance. Ce qui est évidemment faux.
Supposons donc la décision du MRC et Maurice Kamto soit de ne pas s'impliquer dans cette élection. On mesure bien tout le tort que causerait ces "policiers politiques" d'avoir demandé à des acteurs non tenus par quelque discipline de parti, d'attendre quelque chose qui n'arrivera jamais...
Par Amedee Dimitri Touko Tom