Actualités of Thursday, 25 December 2025

Source: www.camerounweb.com

SERAIL : L’ombre de Martinez Zogo bloque le remaniement

Le pays n’attend pas seulement une nouvelle équipe gouvernementale Le pays n’attend pas seulement une nouvelle équipe gouvernementale

Les Camerounais sont toujours dans l’attente d’un nouveau remaniement du gouvernement du premier ministre Joseph Dion Nguté, depuis la prestation de serment du président Paul Biya pour un mandat de sept ans après sa victoire au scrutin d’octobre 2025.

Mais alors que 2025 touche à sa fin, le Cameroun vit l’un des moments les plus scrutés de cette année marquée par l’élection présidentielle. Depuis près de six semaines, le remaniement ministériel annoncé demeure attendu, retardant la configuration de la première équipe gouvernementale du nouveau septennat.

Le Président Paul Biya, qui a prêté serment le 6 novembre 2025, sait mieux que quiconque qu’un remaniement en début de mandat n’est jamais un événement anodin. C’est l’un de ses leviers les plus puissants pour asseoir sa légitimité, redéfinir les rapports de force, repositionner les acteurs clés et installer les profils chargés de concrétiser sa vision des grandes espérances.

Mais derrière cette attente, un autre dossier majeur catalyse l’attention : l’affaire Martinez ZOGO.
Pour de nombreux observateurs, le lien entre le remaniement ministériel et l’accélération du procès de cette affaire n’est plus une simple spéculation, mais un véritable enjeu politique.
Dans l’opinion publique, plusieurs voix estiment que certains hauts responsables, notamment le SGPR Ferdinand Ngoh Ngoh, en poste depuis 2011, et le Ministre de la Défense Joseph Beti Assomo, continuent d’exercer des influences, pressions ou interférences sur le rythme du dossier Martinez ZOGO.

Leur maintien dans leurs fonctions ou leur redéploiement pourrait profondément modifier la dynamique judiciaire.
Depuis des mois, trois questions dominent les débats :
-Le procès progresse-t-il lentement en raison de rivalités ou de rapports de force internes ?
-Certaines personnalités bénéficient-elles de protections institutionnelles ?
-Un vaste remaniement permettra-t-il enfin la manifestation complète de la vérité dans cette scabreuse affaire ?

Car une réalité s’impose : tant que l’architecture du pouvoir reste inchangée, la justice avance avec prudence, souvent perçue comme une lenteur stratégique volontaire.

Le Président Paul Biya a promis un septennat de grandes espérances. Pour convaincre, cette nouvelle phase de son haut magistère doit s’appuyer sur une gouvernance capable de gérer les crises, d’engager des réformes profondes et de clarifier les zones d’ombre des dossiers sensibles qui secouent l’opinion.

Ce remaniement apparaît ainsi comme le premier test politique majeur du nouveau mandat. Le pays n’attend pas seulement une nouvelle équipe gouvernementale.

Il attend de son Chef de l’État un signal politique fort, capable de restaurer la confiance et surtout de permettre à la justice d’aller au bout de l’affaire Martinez ZOGO.