Actualités of Wednesday, 24 December 2025
Source: www.camerounweb.com
Dans une lettre adressée au Secrétaire d’État à la Défense en charge de la Gendarmerie, la famille de feu Ekane Anicet Georges, décédé le 1er décembre 2023 au Centre Médical de la Gendarmerie Nationale, a formellement rejeté sa convocation pour audition par le Service d’Enquêtes de la Gendarmerie (SED). Par voie d’avocats, elle exige la mise en place d’une commission d’enquête indépendante et publique.
Mandatés par l’épouse, les enfants et les collatéraux du défunt, les avocats Me Hippolyte B. T. H. Tiakouang Meli et Me Emmanuel Simh ont fait parvenir un courrier recommandé dans lequel ils indiquent que leurs clients « ne se sentent pas motivés à se rendre dans les locaux quelconques de la Gendarmerie » pour une enquête menée par ses propres services. La famille souligne « les circonstances particulières » et « suspectes » du décès, survenu alors que la victime était « entre les mains des gendarmes pendant sa privation de liberté ».
Face à ce qu’ils perçoivent comme un conflit d’intérêts majeur, les ayants droit demandent officiellement « le dessaisissement de la Gendarmerie Nationale des enquêtes » relatives à cette affaire. Ils sollicitent à la place la création d’« une Commission Indépendante d’enquêtes rendue publique, et conduite par des personnalités assermentées compétentes et crédibles ». Cette demande vise à garantir, selon eux, la transparence et l’impartialité nécessaires pour élucider les causes réelles du décès.
Le refus catégorique de la famille de coopérer avec les enquêteurs militaires et sa demande de dessaisissement ajoutent une tension considérable à ce dossier déjà sensible. Cette position remet en cause le processus judiciaire en cours et place les autorités devant une exigence de transparence accrue. La balle est désormais dans le camp des plus hautes autorités de la Défense et de la Gendarmerie, qui devront trancher sur la suite à donner aux investigations.