Sérail: ce que cache la diffusion de la vidéo de l'éxécution de l'armée

L’enquête prescrite par le président de la République, Paul Biya n’a peut-être pas encore livré tous ces résultats. Mais, l’affaire de cette vidéo montrant l’assassinat de femmes et enfants dans une zone semblable à celle de l’Extrême-nord du Cameroun, notamment plus précisément au lieu-dit KrawaMafa, une bourgade de Zeleved dans l’arrondissement de Mayo-Moskota, département de Mayo-Tsanaga, et attribuée à l’armée camerounaise qui y mène des combats contre la secte islamiste Boko Haram, fait toujours grand bruit.

L’annonce par le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, de l’arrestation de quelques militaires camerounais dans le cadre de cette enquête, laisse supposer que les auteurs de cet acte odieux pourraient bien être des militaires camerounais.

Mais au-delà de l’émotion, tout à fait normale, que devrait susciter un tel acte, des interrogations fusent quant à l’opportunité de la diffusion en ce moment de cette vidéo.

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En effet, selon toute vraisemblance, cette vidéo daterait des années 2014-2015 au moment où la guerre contre la secte Boko-Haram faisait rage dans cette partie du pays.

Mais, cette vidéo n’a pas été publiée à ce moment-là. Peut-être qu’elle n’aurait pas pu avoir autant d’effet qu’en ce moment. Toute chose qui laisse croire que la publication de cette vidéo en ce moment cache mal des intentions de déstabilisation de la part de ses auteurs.

De prime abord, on pourrait tout de suite conclure que c’est l’armée camerounaise qui est visée par la publication de cette vidéo. Surtout, en ce moment où elle est sur plusieurs fronts. Notamment, la guerre contre la secte terroriste Boko Haram qui n’est pas encore à son terme, bien que la force de nuisance de cette dernière soit fortement diminuée face à la détermination et la combativité de l’armée camerounaise.

Mais également, la crise socio-politique dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest, où l’armée camerounaise est prise à parti par des sécessionnistes de l’Etat fantôme d’Ambazonie.

Mais si l’on pousse un peu plus loin l’analyse, il est évident que la publication, en ce moment de cette vidéo, a des visées électoralistes.
En effet, dans quelques mois, se tiendra l’élection présidentielle. Et, la bataille des voix des régions septentrionales du Cameroun semble avoir déjà commencé. Cette partie du pays acquise presqu’entièrement au pouvoir en place suscite donc des convoitises.

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Et, certains candidats en course pour la présidentielle d’octobre prochain pourraient bien tirer profit de la déstabilisation dans ces régions du pouvoir en place. Et là, on pourrait aisément conclure que l’opportunité de la publication de cette vidéo n’est pas tant pour susciter l’émotion, ni la pitié pour les victimes, mais surtout vise un positionnement à des fins électoralistes.