Le retour de Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), après un voyage européen marqué par un meeting à Paris, a été marqué par des tensions à Douala. Selon des révélations exclusives de Jeune Afrique, Kamto avait prévu de rencontrer ses militants dans la capitale économique, mais a été empêché par un important déploiement des forces de l'ordre.

Dès les premières heures du dimanche 8 juin, des centaines de sympathisants de Kamto se sont rassemblés dans le quartier Deïdo, où se trouve le siège du MRC. Cependant, les autorités avaient restreint les mouvements de population et interdit la circulation des motos-taxis aux abords des locaux du parti. Malgré ces mesures, les partisans de Kamto ont continué à affluer, déterminés à accueillir leur leader.

Kamto, qui séjournait dans une résidence privée à Bonapriso, a été notifié d'une interdiction de se rendre au siège de son parti. Des médiations ont été engagées par ses conseillers, mais elles n'ont pas abouti. Selon Jeune Afrique, l'ordre d'empêcher la tenue de la réunion est venu du gouverneur de la région du Littoral, Samuel Ivaha Diboua. Les responsables du MRC ont rejeté l'argument selon lequel ils n'avaient pas déclaré la manifestation, soulignant qu'il s'agissait d'une réunion dans un lieu privé.

Face à la détermination des militants, les forces de sécurité, débordées, ont finalement laissé les milliers de personnes rassemblées rejoindre l'esplanade du siège du MRC. Les partisans de Kamto ont exprimé leur désir de s'exprimer pacifiquement, comme ils l'ont fait à Paris le 31 mai. Kamto a finalement dû renoncer à la réunion et regagner Yaoundé, où il a été accueilli par ses sympathisants devant sa résidence.