Route nationale n°3: l’envers du décor du pont de Manyaï

D’après Le Quotidien de l’Économie du 31 octobre 2016, les dégâts sont énormes et les populations riveraines sont unanimes: le pont conteneur est responsable des récentes inondations constatées dans le village. Le lit du cours d’eau a débordé et l’eau a pris une direction inhabituelle. «Il y a de l’eau partout. Les villageois se sont terrés chez eux, les plus courageux ont bravé l’eau et la boue pour rejoindre la nationale n°3 (axe Yaoundé-Douala), principal lieu de convergence. Ici, les populations riveraines observent avec acuité les travaux de la déviation qui jouxte le pont conteneur de Manyaï», révèle le quotidien.

Ici, peut-on lire, les travaux de réhabilitation du pont sont un véritable phénomène de foire. Les habitants sont néanmoins inquiets. «Ils ont sous-estimé ce cours d’eau», lance un dénommé «Papa Philippe». Le sexagénaire critique fortement la technique utilisée par les ingénieurs. «Ce conteneur est trop étroit pour laisser aisément couler l’eau. Il en fallait un plus large», déclare-t-il avant d’ajouter: «C’est la raison pour laquelle nous avons de l’eau qui stagne devant nos maisons, dans nos champs et nos puits d’eau potable».

À côté, une riveraine a tenu à montrer à tous l’état de son champ de tubercules (manioc, macabo, plantain). Le chemin qui mène à sa plantation est parsemé de flaques d’eau et de boue. Glissant et difficilement praticable. «Regardez vous-même, tout est dans l’eau. Mon macabo et mon manioc sont complètement pourris. Pour nourrir mes enfants, nous avons dû acheter un sac de riz le mercredi 26 octobre 2016. Des dépenses qui n’étaient pas prévues», dit la dame, exaspérée.

L’eau qui passe par le conteneur se déverse sur une surface qui va servir de déviation dans quelques jours. «Le débit est fort aujourd’hui parce qu’il a plu la nuit», explique François Kamseu, le chef de chantier. Selon lui, les débordements d’eau sont purement et simplement liés à la pluie.