La photo que nous avons utilisée dans le ventre de cet article a été prise en Côte d’Ivoire, lorsque le président sortant Alassane Ouattara a décidé de déposer sa candidature à l’élection présidentielle pour briguer un mandat supplémentaire. Au Cameroun, la situation semble être identique. Le clan Biya veut poursuivre l’aventure alors que le peuple – une grande partie en tout cas – semble dire assez et que ça suffit.

Seulement, une chose diffère dans les deux cas susmentionnés. La détermination des citoyens, donc des votants, à dire leur mécontentement face à cette boulimie politique de leur dirigeant, est faible dans un pays et très forte dans l’autre. Là-dessus, le constat est diamétralement opposé.

Les Ivoiriens sont prêts à tout, en témoigne cette photo de plusieurs millions de personnes qui sont sorties pour faire comprendre à Alassane Ouattara qu’ils le remercient pour ce qu’il a déjà pu faire pour le pays, mais que le moment est venu pour laisser la place à un autre candidat afin que celui-ci poursuive l’œuvre.

Les Camerounais, eux, n’ont pas encore cette témérité nécessaire. Alassane Ouattara est au pouvoir en Côte d’Ivoire depuis 2011, il est aujourd’hui âgé de 83 ans. Paul Biya, lui, en a 92 ans, au pouvoir depuis 1982.

Si seulement les Camerounais peuvent copier les Ivoiriens sur ce point, se dit Jorel Jacques Zang. L’activiste a fait un post en ce sens que nous vous proposons de découvrir.

En Côte d’Ivoire, c’est une opposition plus mature et plus disciplinée et surtout plus unie qui a fait une manifestation populaire pour dire non à un nouveau mandat du président Ouattara.



Plus de 2 millions d’Ivoiriens venant de différents partis politiques de l’opposition ivoirienne se sont retrouvés dans les rues de la capitale économique sous la bannière PPA-CU-PDCI le front commun uni de l’opposition.

Le message était simple et sans équivoque : Alassane Ouattara, ne te représente plus. Entre-temps au Cameroun, l’endroit des grandes gueules sur Facebook, on a une opposition de "famine" qui est encore réduite à se réjouir de l'annulation de la candidature d’un opposant (Maurice Kamto, ndlr). Si Maurice Kamto était Ivoirien avec un peuple comme les Ivoiriens, mais il serait très loin.

Les Camerounais, il faut porter le sac des Ivoiriens, car ce ne sont pas vos camarades. Ils vous dépassent en tout. Je dis bien en tout. Respect au peuple ivoirien.

Et c’est un Camerounais qui le dit. C’est à imaginer le degré d’appréciation qu’il a pour eux et le niveau de déception s’agissant de ses propres frères et sœurs. L’expression de la désapprobation et une forte manifestation en faveur d’une opposition soudée, estime donc Zang, est la seule chose qui ferait renoncer Paul Biya et son parti.