Actualités of Thursday, 11 December 2025

Source: L’Indépendant n°987

Retombées : la Banque mondiale refuse d’accompagner le Cameroun

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D’après des indiscrétions, la Banque mondiale refuse pour l’instant d’accompagner le financement du barrage hydroélectrique de Kikot, estimé à 650 milliards de francs CFA pour une capacité projetée de 500 Mw, tant que le Cameroun n’engagera pas une réforme structurelle de son secteur de l’électricité.

Le projet est porté par Kikot Hydro Power Company (KHPC), détenu à parts égales par l’État camerounais et la France via EDF. Cette position de l’institution financière internationale ravive le débat sur la gouvernance du secteur énergétique camerounais, déjà marqué par des délestages récurrents. Pourtant, il y a deux ans, l’entreprise d’Électricité de France (EDF) avait déjà rejoint l’État camerounais pour la création de KHPC.

C’est cette société qui se chargera de la construction et de l’exploitation du barrage hydroélectrique de Kikot. L’on en veut pour preuve, l’assemblée générale constitutive de KHPC tenue le 25 septembre 2023 à Yaoundé. Rappelons que ce barrage hydroélectrique sera construit sur le fleuve Sanaga. Sa mise en service a été prévue pour 2030.

L’ouvrage contribuera à accroître la capacité de production d’électricité au Cameroun. De plus, il rendra les tarifs abordables pour les ménages et les entreprises. Ce projet s’inscrit dans le cadre du Plan de redressement du secteur de l’électricité au Cameroun (PRSEC) 2023-2030. Il est question d’un programme gouvernemental. Ledit programme souhaite augmenter la performance du secteur de l’électricité et renforcer sa contribution au développement économique du pays.

Pour la circonstance, l’État veut mobiliser des ressources financières d’une valeur d’environ 6 000 milliards de francs CFA. L’objectif est d’augmenter la production énergétique nationale de 1 640 MW actuellement à 5 000 MW en 2030. Dans le cadre de la recherche des financements, le Cameroun et Électricité de France, entendent intéresser la Banque mondiale.

« Le ministère de l’Économie a marqué sa disponibilité à travailler de concert avec les équipes de EDF pour intéresser le groupe de la Banque mondiale, et plus spécifiquement la Société financière internationale, dans la perspective du closing financier du projet », exposait un communiqué le 27 septembre 2022, issu d’une rencontre entre le ministre Alamine Ousmane Mey, la directrice Afrique, Moyen-Orient et Méditerranée orientale d’EDF, Valérie Levkov et la DG d’EDF Cameroun, Marlène Biessy.

La création de cette entité, dont les actionnaires sont la société Électricité de France et l’État camerounais, est une nouvelle avancée dans le cadre du projet visant à doter le Cameroun d’un nouveau barrage d’une capacité de production oscillant entre 450 et 550 MW. Ce plan a un coût global de 6 000 milliards de francs CFA, dont 4 000 milliards pour la production d’électricité développée en mode partenariat public-privé (PPP). Le projet proprement dit est estimé à un milliard d’euros (soit plus de 650 milliards de francs CFA).