Rentrée scolaire : mission dangereuse au NOSO

La rentrée académique 2022-2023 s’annonce mouvementée dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Les groupes armés séparatistes qui sévissent dans cette partie anglophone du Cameroun depuis bientôt 5 ans ne sont pas prêts de laisser les élèves retourner en classe en septembre. Mark Bareta, l’un des leaders sécessionnistes qui réside dans la diaspora annonce la nouvelle date de la rentrée dans le NOSO.

« REPRISE DES ÉCOLES : Les forces d’Ambazonie dans une vidéo en circulation ont stipulé que la reprise des écoles cette année ne commencera qu’à partir du 4 octobre 2022. Aucune école ne devrait ouvrir ses portes en septembre. Les combattants ont soutenu que toutes les écoles peuvent reprendre SAUF les écoles publiques », a-t-il twitté.

Yaoundé ne compte pas laisser les groupes séparatistes dicter le programme scolaire du NOSO. Selon des sources le pouvoir se prépare également de son côté pour contrecarrer les éventuelles attaques des Amba Boys contre les infrastructures scolaires.

Les affrontements entre les forces républicaines et les groupes armés ont fait des milliers de victimes de part et d’autre. Les civils innocents paient le lourd tribut de cette guerre. Plus de 500 000 élèves se sont retrouvés à la maison à cause de la crise.

Les autorités camerounaises qui mise beaucoup sur l’option militaire ont glané une petite victoire avec l’assassinat du redoutable chef de guerre Field Marshall. La mort de ce dernier n’a pas pour autant calmé la situation dans les régions anglophones du Cameroun.

Terreur

Les nouveaux dirigeants de l’Ambazonie optent pour la méthode forte. Elle s’appelle Marianta Njomia. Officiellement, elle est enseignante de physique aux Royaumes Unis. Dans son pays natal, elle est la nouvelle présidente de la République autoproclamée de l’Ambazonie. Marianta Njomia remplace Samuel Sako qui occupait ce poste de manière intérimaire.

Contrairement aux précédents dirigeants de l’Ambazonie accusés à tort ou à raison de se compromettre avec le régime de Yaoundé, Marianta Njomia s’illustre par la terreur et la violence. Selon des sources proches des groupes armés séparatistes, elle a décidé de répliquer systématiquement à toutes les exactions commises par les militaires camerounais dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du Cameroun. Ainsi, sous son mandat, les militaires et populations civiles des régions francophones du Cameroun sont désormais les cibles des Amba Boys armés. Inquiets par les opérations menées avec succès par ses hommes dans la région de l’Ouest ces dernières semaines, les autorités camerounaises avaient mis en alerte tout le dispositif sécuritaire de cette partie du pays.

Une note du gouverneur de la région de l'Ouest en date du 10 juin 2022 laisse croire que de nouvelles attaques terroristes sont en préparation dans cette partie du pays. La ville de Bandjoun est la nouvelle cible des groupes armés qui, selon le gouverneur Augustine Awa Fonka , sont déjà sur place et constituent des cellules dormantes. Le gouverneur invite les préfets de sa circonscription et les membres de l'état-major du gouverneur à "renforcer le dispositif sécuritaire autour des points sensibles ( lieux de culte, marchés, centre d'examens, résidences des autorités, unités de police et de gendarmerie, prison etc".

Les villes de Foumbot, Foumba, Bafoussam, Mbouda, Dschang, Magba, Bandjoun sont principalement visées par les instructions du gouverneur qui ordonne entre autres, le renforcement de la sécurité autour de "certains quartiers qui hébergeaient d'anciens séparatistes".

Ces nouvelles instructions du gouverneur de la région de l’Ouest interviennent quelques jours après l’incursion meurtrière d’un groupe armée dirigé par « le Général No Pity » soldé par l’assassinat de cinq militaires.