Actualités of Tuesday, 1 July 2025

Source: www.camerounweb.com

Remaniement : l’ossature du nouveau gouvernement de Paul Biya avec des nouveautés

Remaniement ministériel Remaniement ministériel

Le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) n’aborde pas les derniers mois précédent l’élection avec beaucoup de sérénité. Le camp de Paul Biya s’effrite, les soutiens s’éparpillent et les partis de l’opposition gagnent du terrain. Un remaniement tactique s’impose, ce serait la dernière opportunité du président de la République de récupérer le contrôle face à l’ascension du Grand nord, estime le chroniqueur Christian Emvolo Emvolo.

La conjoncture politique au Cameroun est actuellement marquée par des tensions croissantes, particulièrement en ce qui concerne la région du Grand Nord. L’unité des élites et des populations de cette zone révèle un mécontentement grandissant envers le pouvoir central dirigé par Paul Biya.

L’alliance des principaux partis politiques de cette région, historiquement favorable au RDPC, semble se désagréger. Les démissions successives de membres du gouvernement issus du Grand Nord ne traduisent pas seulement un désaccord avec la direction actuelle, mais également une volonté d’affirmer un rôle politique plus prépondérant dans l’avenir du pays.

Le totem du troupeau de bœufs et de moutons évoque une force collective significative. Dans la culture du Grand nord, cette métaphore illustre le pouvoir de la solidarité. Lorsque les bœufs se rassemblent, ils constituent une force que rien ne peut ignorer, et c’est précisément ce que les élites du Grand Nord semblent promettre. Cette cohésion pourrait potentiellement menacer la stabilité du régime de Biya, car elle représente un bloc électoral conséquent capable d’influencer le résultat des élections de 2025.

Le climat politique actuel indique que Paul Biya doit prendre cette dynamique très au sérieux. Ignorer l’ascension des élites du Grand Nord pourrait avoir pour conséquence une perte de contrôle politique, voire un renversement de l’autorité en place.

Un remaniement ministériel apparaît alors comme une nécessité stratégique pour Biya. Un renouvellement de 80 % de son cabinet, incluant le départ de personnalités controversées comme le ministre Ferdinand Ngoh Ngoh, pourrait être perçu comme un geste d’ouverture et d’écoute envers les préoccupations des populations du Grand Nord.

Cela ne se limite pas à un changement de personnes, mais implique une redéfinition des politiques camerounaises. Un nouveau gouvernement pourrait intégrer des figures plus représentatives des aspirations du Grand Nord, facilitant ainsi un dialogue constructif avec cette région. Ce remaniement pourrait également apaiser les tensions et réduire le risque d’un blocage politique à l’échelle nationale.

L’impact d’un tel changement dépendra également de la manière dont les nouvelles figures politiques seront perçues par les élites du Grand Nord. Si ces dernières estiment que leurs intérêts sont désormais pris en compte, cela pourrait transformer le paysage politique camerounais. En revanche, si les ajustements sont perçus comme de simples manœuvres superficielles, la méfiance pourrait s’accentuer, exacerbant les tensions et entraînant une mobilisation encore plus forte contre le régime.

Pour tout dire, le remaniement gouvernemental ne se limite pas à des changements au sein de l’exécutif ; il représente un véritable enjeu de survie politique pour Paul Biya. En répondant aux aspirations des élites et des populations du Grand nord, il pourrait non seulement stabiliser son régime, mais aussi redéfinir les relations politiques au Cameroun. L’avenir politique du pays dépendra de sa capacité à trouver un équilibre entre les divers intérêts régionaux et à promouvoir une gouvernance inclusive, qui fédère plutôt que divise.