Actualités of Saturday, 9 August 2025

Source: www.camerounweb.com

Rejet de la candidature de Maurice Kamto: Hiram Iyodi marque un but contre le MRC

Rejet de la candidature de Maurice Kamto: Hiram Iyodi  marque un but contre le MRC Rejet de la candidature de Maurice Kamto: Hiram Iyodi marque un but contre le MRC

Depuis le Sénégal, le candidat à la présidentielle d'octobre 2025 Hiram Iyodi a pris position contre le rejet de la candidature de Maurice Kamto, provoquant des réactions mitigées au sein du Mouvement pour la renaissance du Cameroun.


L'onde de choc provoquée par l'invalidation de la candidature de Maurice Kamto continue de susciter des réactions dans la classe politique camerounaise. Parmi les voix qui se sont élevées pour dénoncer cette décision du Conseil constitutionnel figure celle d'Hiram Iyodi, candidat déclaré à l'élection présidentielle d'octobre prochain, qui s'est exprimé depuis le Sénégal.


Hiram Iyodi n'a pas mâché ses mots pour condamner ce qu'il considère comme une injustice faite au professeur Maurice Kamto. Depuis le Sénégal où il séjourne actuellement, le candidat a dénoncé une décision qu'il juge contraire aux principes démocratiques et au respect du pluralisme politique.
Cette prise de position, qui pourrait paraître naturelle dans un contexte d'opposition unie face au pouvoir en place, a cependant provoqué des réactions contrastées au sein même des rangs du Mouvement pour la renaissance du Cameroun (MRC), le parti historique de Maurice Kamto.

Loin de l'unanimité attendue, la démarche d'Hiram Iyodi suscite la méfiance de plusieurs militants du MRC. Ces derniers questionnent ouvertement la légitimité de cette intervention, soulignant que le candidat "n'a été mandaté par personne" pour parler au nom de leur mouvement ou de leur leader.
Plus encore, certains militants vont jusqu'à suspecter des motivations moins nobles derrière ce soutien affiché. "Il roule tranquillement pour le régime", accusent certains, suggérant que cette condamnation publique pourrait relever d'une stratégie orchestrée par le pouvoir en place pour diviser davantage l'opposition.

Une autre lecture de cette intervention pointe vers un calcul électoral plus prosaïque. Plusieurs observateurs estiment qu'Hiram Iyodi pourrait chercher à "courtiser l'électorat du professeur recalé" en se positionnant comme un défenseur de Maurice Kamto.


Cette hypothèse suggère une tentative de récupération politique des sympathisants déçus et orphelins de leur candidat préféré. En prenant publiquement la défense de Kamto, Iyodi chercherait à capter une partie de cet électorat en quête d'une nouvelle figure de proue pour l'opposition.

L'épisode révèle un paradoxe saisissant dans l'attitude des militants du MRC. Alors qu'ils ont multiplié les appels aux autres leaders de l'opposition pour qu'ils condamnent publiquement la décision du Conseil constitutionnel, ils rejettent aujourd'hui le soutien d'Hiram Iyodi, questionnant sa sincérité et ses motivations.


Cette contradiction souligne les tensions internes qui traversent le mouvement de Kamto, partagé entre le besoin de soutiens extérieurs et la méfiance vis-à-vis des autres acteurs politiques. Elle illustre également la difficulté pour l'opposition camerounaise de présenter un front uni face aux décisions controversées du pouvoir.

Cette polémique s'inscrit dans le climat de suspicion qui caractérise actuellement les relations entre les différentes composantes de l'opposition camerounaise. Comme le souligne le document de référence, nombreux sont les militants qui doutent de la sincérité des nouveaux convertis à la cause oppositionnelle, notamment ceux qui ont longtemps servi le régime de Paul Biya.
La méfiance envers Issa Tchiroma Bakary et Bello Bouba Maïgari, anciens ministres reconvertis dans l'opposition, trouve ici un écho dans les soupçons qui entourent la démarche d'Hiram Iyodi. Cette défiance généralisée pourrait compromettre les efforts de constitution d'une coalition unie face au candidat du RDPC.

Pour Hiram Iyodi, cette controverse soulève la question de sa crédibilité en tant que candidat indépendant de l'opposition. Son positionnement sur l'affaire Kamto sera scruté comme un test de sa capacité à fédérer au-delà de son propre électorat et à s'imposer comme une alternative crédible.
Pour le MRC, l'enjeu est différent : il s'agit de maintenir l'unité de ses rangs tout en gérant les soutiens extérieurs sans paraître sectaire ou ingrat envers ceux qui prennent des risques politiques pour défendre leur cause.

Cette polémique illustre les défis considérables auxquels fait face l'opposition camerounaise dans sa quête d'unité. Entre les ambitions personnelles, les soupçons de récupération politique et les calculs électoraux, la construction d'un front commun s'avère plus complexe que prévu.


Alors que le délai du 11 août approche pour les confirmations ou désistements de candidatures, ces tensions internes pourraient peser lourd dans les négociations en cours. L'épisode Hiram Iyodi révèle que même les gestes de solidarité peuvent devenir sources de division dans un paysage politique camerounais marqué par la méfiance et les non-dits.