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Actualités of Mercredi, 9 Décembre 2015

Source: cameroon-tribune.cm

Regain de sérénité à Maroua

Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration Photo d'archive utilisée juste à titre d`illustration

Dimanche, 6 décembre 2015. Il est 1h du matin. Les décibels jaillissent de partout. La rue du Renouveau, plus connue sous l’appellation de Domayo à Maroua, est pleine de monde. Les véhicules qui avaient disparu des trottoirs ont repris droit de cité. Les gens se bousculent sur les petites pistes de danse des débits de boisson situés de part et d’autre de la rue. Ils chantent à tue-tête, malgré le sont assourdissant  des appareils de sonorisation. Pourtant, il y a quelques mois, surtout après l’attentat survenu le 25 juillet au quartier Pont vert de Maroua, les populations avaient carrément abandonné ce lieu d’ambiance. Dans le cadre de la sensibilisation des populations sur les méthodes à adopter en situation d’insécurité, une décision du gouverneur de la région de l’Extrême-Nord, avait exigé aux populations d’éviter les attroupements. Les débits de boisson, par exemple, étaient autorisés à ouvrir jusqu’à 18h.

Pour plusieurs Camerounais rencontrés ce dimanche dernier à Domayo, certes, la guerre que mène le Cameroun contre les éléments de la secte Boko Haram n’est pas encore finie. Mais, la psychose qu’elle a créée au sein de la population de Maroua, s’estompe progressivement. Les jeunes, comme les adultes vaquent sans crainte à leurs occupations quotidiennes. Si le premier groupe va à l’école et dans les lieux de distraction pour jeunes, le second se rend au marché, au champ et dans les bureaux en toute quiétude.

Dans les quartiers, « les populations sont sereines », indique le Lamido de Maroua, Bakary Bouba. Et de poursuivre : « les affaires commencent à reprendre. La vie reprend parce que nous encadrons les populations dans les quartiers et dans les mosquées ». C’est dire qu’en dépit de l’impact de cette guerre sur l’économie de la région de l’Extrême-Nord, dans les marchés, l’activité a repris de plus belle. Cette sérénité observée au sein de la population est le résultat des mesures prises par les autorités administratives et religieuses.

« La ville est sécurisée. Vous pouvez vérifier les statistiques, la courbe d’insécurité au niveau des commissariats et des brigades. Elle a complètement diminué et tend même à disparaître. Nous arrivons à ce résultat grâce aux mesures prises, ceci permet aux uns et aux autres de vaquer à leurs occupations», affirme le gouverneur, Midjiyawa Bakari. « Nous avons mis sur pied des services de contrôle, de bouclage systématique, des fouilles. Tout ceci a découragé des fauteurs de trouble. Si vous constatez bien, c’est à peine qu’ils arrivent à traverser la frontière, c’est le cas des dernières incursions enregistrées çà et là», explique le gouverneur de l’Extrême-Nord.

C’est pour cette raison qu’on peut comprendre pourquoi la vie reprend progressivement son cours normal à Maroua. A la célèbre rue « Avion me laisse », le bon poisson braisé a refait surface. Talha, ressortissant tchadien en week-end à Maroua, rencontré à cet endroit pense qu’ « il n’y a pas de raison d’avoir peur.

Tout va bien, il ne faut pas seulement relâcher de vigilance, car on ne sait jamais », affirme-t-il. D’ailleurs, selon certaines indiscrétions, les responsables des débits de boisson annoncent, pour le 10 décembre prochain, la réouverture de leur commerce qui fonctionnera jusqu’à 23h au lieu de 18h. « Nous attendons juste le « OK » des autorités administratives, sinon le dossier et les discutions à ce sujet sont assez avancés », nous révèle Abdoulaye E., un tenancier d’un débit de boisson.