Le 13 mars 1973, le peuple Basaa perdit l’un de ses fils les plus courageux : Yetna Leba. Résistant farouche face à l’oppression coloniale, il fut traqué dans la forêt de Ndôg-Nem, en zone Babimbi (Sanaga-Maritime).
Hélas, il fut trahi par une vieille femme avec qui il passait le temps. Cette dénonciation permit aux militaires de cerner sa cachette. Lorsqu’ils ouvrirent le feu, Yetna Leba, dans un dernier élan de bravoure, se battit jusqu’au bout.
Blessé, il mordit férocement le doigt d’un soldat, le coupa et l’avala, refusant ainsi de céder sans laisser une marque indélébile de sa résistance. Finalement, il tomba sous les balles.
Mais la cruauté des colons alla plus loin : son corps fut décapité. Sa tête fut ensuite exposée pendant trois jours sur les marchés et affichée sur des feuilles de bananier devant le dispensaire Delangué à Édéa.
Ce spectacle macabre visait à terroriser la population et à briser l’élan de la lutte. Pourtant, ce calcul échoua. Car loin de semer la peur, cet acte de barbarie grava dans la mémoire collective l’image d’un héros qui, même au seuil de la mort, refusa la soumission.
Son sacrifice devint un symbole de courage et de dignité. Aujourd’hui encore, Yetna Leba vit dans nos mémoires. Il n’est pas seulement un martyr, il est un repère, un phare pour les générations qui refusent l’injustice et l’asservissement.
Que son nom demeure. Que sa mémoire inspire. Que son combat continue.