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Actualités of Thursday, 27 July 2017

Source: http://quotidienmutations.cm/

Recrutements: les sociétés d'État crient à l'arnaque !

Les chefs de ces entreprises multiplient les communiqués pour dénoncer les arnaques. Les chefs de ces entreprises multiplient les communiqués pour dénoncer les arnaques.

Les chefs de ces entreprises multiplient les communiqués pour dénoncer les procédés des vendeurs d’illusions.

Le communiqué figure dans un numéro du quotidien national Cameroon tribune. Il est relatif à l’appel à la vigilance contre les arnaques au sujet du recrutement au sein de la société Aéroports du Cameroun (Adc). Le directeur général est clair. Il « informe le public qu’un groupe d’individus prétextant agir en son nom propose de faux recrutements au sein de l’entreprise, moyennant des sommes d’argent ou encore des recharges téléphoniques. Tout en déclinant la responsabilité de la société ainsi que la sienne, concernant ces pratiques contraires aux textes en vigueur à Adc Sa en matière de recrutement », peut-on lire dans ce communiqué.

Son collègue de la Société sucrière du Cameroun (Sosucam) s’inscrit dans la même lancée. Dans un communiqué de presse publié dans plusieurs journaux la semaine dernière, Louis Yinda, se référant aux arnaques dont sont également victimes de nombreux demandeurs d’emploi, souligne que «ces annonces sont sans fondement et qu’aucune offre de recrutement n’a été diffusée par cette dernière». Il en profite par ailleurs pour indiquer que «le processus de recrutement au sein de la Sosucam est encadré par une procédure interne conduite par la direction des ressources humaines».

Du processus de recrutement justement, jusqu’ici, il reste entouré de beaucoup d’opacité. Certains préfèrent penser que c’est sans doute la raison pour laquelle les personnes malveillantes ont trouvé le filon de l’arnaque. Caisse de stabilisation des prix des hydrocarbures (Csph), Société nationale de raffinage (Sonara), personne n’échappe à ces vendeurs de rêves. «Vous allez sur les plateformes d’offres d’emploi, rarement vous verrez des offres des structures publiques. Même sur les sites web de ces entreprises, vous ne trouverez jamais rien. Or, le taux de chômage est de plus en plus élevé.

Dans ce contexte, vous comprendrez que les marchands d’illusion prospèrent», décrypte un fonctionnaire. Samuel Bassama (nous l’appellerons ainsi) est aujourd’hui cadre dans une entreprise parapublique, nouvellement recruté. Il ne s’étendra pas sur la manière dont il a été recruté, mais dans la structure également parapublique dans laquelle il a offert ses services jusqu’à il y a quelques mois, il se souvient que le directeur général l’aurait remarqué au cours d’une conférence qu’il animait.

«Le directeur général pouvait débaucher en se basant sur les compétences de la personne, mais il arrive aussi que des stages académiques se révèlent concluants.Cela a été le cas pour beaucoup dans ces entreprises», confie-t-il. A la Cameroon Telecommunications (Camtel), un cadre indique que le principe de recrutement est clair : il suffit de déposer une demande d’emploi. La suite de la procédure dépendra des besoins en ressources humaines de l’entreprise.

Au Port autonome de Douala, comme le révèle une source qui a requis l’anonymat, les recrutements pour les métiers «pointus», notamment l’ingénierie, se font par communiqués qui sont diffusés dans les médias et autres plateformes. «A un certain degré, c’est le conseil d’administration qui demande au directeur général de procéder
à des recrutements», ajoute notre source.

Pour elle, ces arnaques prospèrent du fait de la soif de beaucoup de jeunes d’intégrer les entreprises publiques et parapubliques. Dans ces structures, l’espoir nourri est celui de la garantie d’une rémunération régulière, et donc d’une assurance certaine. Il reste cependant que les recrutements dans les entreprises publiques sont encore trop frappés du sceau des recommandations et du trafic d’influence.