Rebecca Enonchong, l’entrepreneuse et directrice d’entreprise, femme connue pour son travail de promotion de la technologie en Afrique, se demande s’il faut vivre au Cameroun ou partir. « J'ai quitté le pays jeune lycéenne. Je rentrais souvent, très active dans la diaspora, avec des liens solides au pays », introduit-elle.

« Quand j'ai lancé ma filiale au Cameroun en 2002, j'étais déjà millionnaire en dollars. Je croyais avoir la bonne formule : attachement profond, voyages fréquents, succès à l'étranger... Mais la vérité, c'est que je n'avais rien compris du pays.

Je suis rentrée définitivement en 2004. Vingt ans plus tard, je continue d'apprendre. Chaque jour. Mon pays rappelle que je ne comprends rien.

Beaucoup sont repartis, découragés. D'autres se sont fondus dans le système. Moi, j'ai choisi de rester sans m'y soumettre. Et ça coûte. J'ai failli tout perdre. Quand je sors tous les matins, je suis préparée au combat.

Je refuse de les laisser croire qu'il est à eux seuls. Ce n'est pas une vie pour tout le monde. Il faut un grain de folie pour vivre en terrain hostile. Et franchement, c'est épuisant.

J'ai la chance de pouvoir sortir parfois, respirer, me ressourcer, revenir au front. Un luxe que beaucoup n'ont pas. Alors rester ou partir, c'est personnel. Je ne jugerai jamais ceux qui s'en vont. Ni ceux qui restent en silence », écrit la célébrité. Ce sont des mots édifiants pour la jeunesse en particulier et tout Camerounais en général.