Infos Business of Monday, 13 March 2017

Source: agenceecofin.com

Rassurer sans nier: le délicat pari de la BICEC

A l’occasion d’une conférence de presse sur la « nouvelle vision » (réfection des agences, digitalisation...) de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec), filiale du groupe français Bpce, le directeur général de l’établissement bancaire, Alain Ripert, a indiqué que les comptes seront négatifs pour l’exercice 2016. Et ceci, à cause des détournements financiers de plusieurs milliards de FCFA, subis par la banque de 2003 à 2013.

« On le sait, on l’avait anticipé. Les comptes 2016 seront largement impactés par la fraude », a révélé Alain Ripert. Mais, a-t-il précisé, « Ce n’est parce qu’on va avoir des comptes négatifs cette année que, pour l’avenir, la banque n’a pas la capacité à investir. Ce sont des investissements qui s’amortissent. Il y a la rénovation des sièges. Et en 2017, les comptes seront largement positifs ».

Toujours dans l’optique de rassurer l’opinion, M. Ripert a indiqué que la situation de la Bicec est saine. « Nous respectons nos ratios. Les comptes de nos clients ne sont pas absolument pas touchés par cette fraude. Nous avons l’appui de notre principal actionnaire qui est le groupe Bpce, l’une des 30 banques systémiques dans le monde ».

Sur le montant exact des détournements, le président du conseil d’administration, Jean Baptiste Bokam, a déclaré que c’est la suite des enquêtes judiciaires qui permettra d’avoir une idée précise.

Pour rappel, une plainte contre X a été déposée le 1er juin 2016 par les avocats de la Bicec, auprès du tribunal de grande instance de Douala pour des motifs de détournements de fonds. Par la suite, le 8 août 2016, Innocent Ondoa Nkou, ex-directeur général adjoint (DG-A) de la Bicec pendant 20 ans, a été écroué à la prison centrale de Douala, à New-Bell.

Dans la même veine, Benoit Ekoka, expert-comptable, Samuel Ngando Mbongue, ancien directeur de la comptabilité et de la trésorerie et Martin Nyamsi, prestataire de service de la banque à travers son entreprise « Interface » ont aussi été interpellés. Ces personnes interpellées sont soupçonnées d'avoir, pendant près de 13 ans, mis en place un système de marché fictif qui a échappé à tous les contrôles durant tout ce temps.