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Actualités of Jeudi, 31 Mai 2018

Source: www.camerounweb.com

Racines de la crise Anglophone: lettre de démission de l’ex vice-président du RDPC

John Ngu Foncha John Ngu Foncha

Le 9 juin 1990, John Ngu Foncha, vice-président du RDPC a remis sa lettre de démission à Paul Biya. Dans cette lettre de démission, Dr J.N. Foncha donne évoque les raisons de sa démission et évoque plusieurs points qui semblent être les racines de crise Anglophone.

Découvrez ci-dessous la Lettre de démission du Dr J.N. Foncha : (Version française)


Yaoundé, le 9 juin 1990
Votre Excellence,
Objet : Démission du RDPC

J'ai l'honneur d'informer votre excellence qu'après avoir soigneusement réfléchi et réfléchi, j'ai décidé de vous adresser ma démission du Rassemblement démocratique du Cameroun (RDPC) et les raisons de ma démission sont les suivantes : Le RDPC qui m'a élu premier vice-président National est le parti qui forme les pouvoirs publics et qui est responsable de l'élaboration des politiques gouvernementales.

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En tant que vice-président National du parti, j'ai trouvé impossible d'utiliser ma position exalté pour aider de quelque manière que ce soit à façonner ou influencer les politiques du parti et de la nation parce que :

1) Les multiples demandes de ma part pour l'audience avec le président (Président) du parti pour discuter des questions importantes ont été systématiquement déclinées.

2) plusieurs mémos et représentations que j'ai faits par écrit sur plusieurs questions nationales importantes ont été ignorés.

Pendant ma carrière politique qui a duré plus de quarante ans, j'ai dirigé le groupe qui a fait campagne pour les peuples de l’ancien Cameroun occidental pour voter l'unification, après quoi je suis passé de village en village au Cameroun de l'est, au risque de ma vie pour calmer le terrorisme qui existait à l'époque. J'ai même logé des Camerounais recherchés dans l'est du Cameroun. J'ai réussi à les avoir.

Les réconcilier avec le gouvernement Ahidjo. J'ai manqué d'être abattu sur le chemin de Bafang en mission de construction de la paix.
Après l'unification, beaucoup de Camerounais avaient confiance en moi et quand les premières élections présidentielles se sont produits, beaucoup de gens m'ont demandé de m'opposer au Président Ahidjo. J'ai décidé d'aller à la vice-présidence pour éviter les conflits inutiles et les effusions de sang.
Quand le Président Ahidjo a décidé de se débarrasser de moi en tant que vice-président, beaucoup de camerounais qui ont sympathisé avec moi m'ont demandé d’en faire une affaire, mais pour l'amour de la paix, je suis revenue tranquillement vivre dans mon village comme un simple citoyen.

Après m'être installé dans mon village, j'ai été occasionnellement consulté sur certaines questions nationales et j'ai accepté de servir le peuple du Cameroun, quelle que soit la position qui m’était proposée. Lorsque les dirigeants du Cameroun ont changé et que votre excellence est devenue président de la République et finalement chef de L’UNC, j'ai assuré votre excellence que j'étais à votre disposition et prêt de mon expérience pour vous donner des conseils dont vous pourriez avoir besoin sur les questions nationales.

1) Malheureusement, ce n'était pas parce qu'il m'était devenu clair que je suis devenue une nuisance sans importance qui devait être ignorée et ridiculisé.
- je n'ai été utilisé comme de la poudre aux yeux et pas écouté. Je suis la plupart du temps convoqué à des réunions par radio sans aucune courtoisie de ma consultation à l'ordre du jour.

2) Tous les projets de l'ancien Cameroun occidental, que j'avais soit lancé ou qui me tenaient très cher à cœur ont dû être amandés, mal géré et ruiné, par exemple la banque Ouest camerounaise, la commission de marketing du Cameroun occidental, l'AMA à WUM, le mouvement coopératif du Cameroun occidental.

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3) alors que j'ai passé toute ma vie à me battre pour avoir un port en haute mer à Limbe (Victoria), ce projet devait être abandonné et, au contraire, un pipeline coûteux doit être construit à partir de Sonara à Douala afin de transporter le brut à Douala.

4) Toutes les routes du Cameroun occidental, mon gouvernement a soit construit, amélioré ou maintenu ont été détériorées en rendant kumba-Mamfé, mamfé-Bamenda, Bamenda-Wum, kumbo-Wum, kumbo-Bamenda, kumbo-Bamenda, inaccessible par la route. Les projets ont été mis en suspens même après que le pétrole ait produit assez d'argent pour les construire et un port en mer profonde à Limbe.

5) Tous les progrès de l'emploi, des nominations, etc. Afin de promouvoir une représentation régionale adéquate au sein du gouvernement et de ses services a été révisée ou modifiée au détriment de ceux qui ont défendu la vérité et la justice. Ils sont identifiés comme "Foncha man" et mis de côté.

6) Les camerounais anglophones que j’ai introduit dans l'Union ont été ridiculisé et sont appelés " les biafrians ", les ennemis dans la maison ", les droits, etc., et les dispositions constitutionnelles qui protègent cette minorité anglophone ont été supprimées, leurs voix se sont noyé tandis que la règle des armes a Remplacé le dialogues que les anglophones aiment beaucoup.

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7) Les médias nationaux ont été utilisés par le gouvernement par l'intermédiaire de personnes qui n'ont jamais voté pour l'unification pour la désinformation des citoyens à propos de Bamenda, des mensonges délibérés ont été dit sur les médias pour tenter d'isoler les Camerounais anglophones qui ont voté pour l'unification et les soumettre à la haine et à la discrimination et au harcèlement par d'autres camerounais.

8) Le détournement de fonds publics sous toutes ses formes et l'exportation illégale de notre monnaie par la classe privilégiée semble aller sans réprimande mais est plutôt toléré.

9) La constitution que j'ai tenue et prêché comme la loi suprême du pays est à bien des égards ignorée ou manipulée... que les Rdpcistes ne considère pas ou ne bouger pas vers la direction d’où son effondrement plus vite que beaucoup des gouvernements puissants qui se sont effondrés en mémoire récente. Ma démission est effective dès aujourd'hui le 9 JUIN 1990.

Je vous remercie.
Respectueusement,

Dr. J.N. Foncha