Une révélation exclusive de Jeune Afrique sur le véritable nombre de candidatures crédibles


Derrière le chiffre record de 81 candidatures déposées pour la présidentielle camerounaise d'octobre, se cache une réalité bien différente. Selon une source exclusive de Jeune Afrique au sein du Trésor public de Yaoundé, à peine une dizaine de candidats ont effectivement versé la caution obligatoire de 30 millions de francs CFA (45 735 euros), sur la cinquantaine de dossiers enregistrés dans la capitale économique.

Cette révélation, obtenue par Jeune Afrique, met en lumière l'écart saisissant entre les ambitions affichées et les moyens réels des prétendants au palais de l'Unité. Car sans ce versement, point de validation possible : la loi électorale est formelle sur ce point depuis le durcissement des conditions en 2013.

Le montant de la caution, multiplié par six depuis 2013 (passant de 5 à 30 millions de francs CFA), constitue un véritable couperet financier. Cette somme considérable - équivalent à plusieurs années de salaire moyen au Cameroun - n'est remboursable qu'aux candidats ayant obtenu au moins 5% des suffrages exprimés.

Jeune Afrique a pu constater que cette barrière financière divise les candidatures en deux catégories distinctes : d'un côté, les candidats "sérieux" disposant des moyens ou du soutien nécessaire pour financer leur campagne, de l'autre, les candidatures symboliques ou de témoignage qui ne franchiront pas cette étape cruciale.

Parmi les candidatures ayant franchi l'obstacle financier, selon les informations exclusives recueillies par Jeune Afrique, figurent logiquement les ténors politiques comme Paul Biya (RDPC), Maurice Kamto (MRC), et les leaders des partis représentés au Parlement. Ces révélations permettent d'ores et déjà d'esquisser le véritable visage de cette élection présidentielle.
L'organe électoral Elecam dispose désormais jusqu'au 2 août pour publier la liste provisoire des candidatures retenues. Un exercice qui, à la lumière des révélations de Jeune Afrique sur le nombre réel de cautions versées, s'annonce comme un révélateur impitoyable des candidatures véritablement crédibles dans cette course à la magistrature suprême.

Cette sélection naturelle par l'argent questionne l'accessibilité démocratique du processus électoral camerounais, où la capacité financière prime sur le projet politique dans la course aux investitures.