Enquête exclusive de Jeune Afrique sur l'autonomie controversée de la compagnie pétrolière nationale



Une enquête exclusive de Jeune Afrique révèle les dysfonctionnements institutionnels majeurs autour de la Société nationale des hydrocarbures (SNH). L'entreprise publique agirait "en vase clos" sous la tutelle directe de la présidence, créant des tensions inédites au sommet de l'État.




"C'est un truc interne à la SNH", résume un haut fonctionnaire contacté par Jeune Afrique, révélant l'exaspération de certains cercles gouvernementaux. Selon nos sources exclusives, l'entreprise publique se comporterait en "rivale de ses propres partenaires", une situation paradoxale qui interroge sur sa gouvernance.



"Elle se croit en dehors de la république", fustige ce même responsable dans les colonnes de Jeune Afrique, dénonçant la subordination directe de la SNH à la présidence de Paul Biya, qui court-circuite les circuits administratifs traditionnels.



L'enquête exclusive de Jeune Afrique révèle un paradoxe institutionnel troublant : la SNH détient 6,06 % de la Sonara et 15 % de la SCDP, deux entreprises auxquelles elle fait désormais concurrence directe avec ses nouveaux projets de Kribi.




"Pourquoi ne pas injecter de l'argent pour la reconstruction de la Sonara par exemple", interroge notre source gouvernementale dans Jeune Afrique, pointant du doigt cette stratégie contradictoire qui voit l'État investir contre ses propres intérêts via différentes entités.



Face à ces révélations de Jeune Afrique, l'entourage de la SNH contre-attaque. "Notre raffinerie traitera du brut camerounais et réduira les importations de 30 %, avec un effet positif sur la balance commerciale", plaide un proche du dossier interrogé par nos équipes.



L'argument de la complémentarité est mis en avant : "Un pays comme l'Angola dispose de plus d'une raffinerie sans que cela pose un problème", révèle cette même source à Jeune Afrique.


Jeune Afrique révèle en exclusivité les véritables enjeux du projet de stockage. Les stocks de sécurité actuels ne permettent qu'une autonomie de quinze jours au lieu des quarante-cinq jours recommandés par les standards internationaux.
Cette défaillance structurelle, mise au jour par notre enquête, justifierait selon la SNH la nécessité de créer ce dépôt de réserves stratégiques à Kribi, malgré l'opposition gouvernementale.


Les révélations de Jeune Afrique montrent une entreprise publique déterminée à mener sa stratégie malgré "la défiance des autorités". Cette résistance institutionnelle, rare dans le contexte camerounais, illustre l'autonomie croissante d'une SNH forte de ses 625 milliards de F CFA de chiffre d'affaires en 2023.