Actualités of Tuesday, 9 September 2025

Source: www.camerounweb.com

REVELATIONS – Coup dur et humiliation pour Paul Biya: 850 chefs traditionnels refusent de le soutenir Paul Biya, c’est historique

La résistance silencieuse des gardiens de la tradition révèle une fracture inédite dans le système de légitimité du pouvoir

Révélation exclusive de Jeune Afrique : pour la première fois depuis des décennies, 850 chefs traditionnels ont refusé de signer une motion de soutien à Paul Biya, forçant le pouvoir à organiser des rencontres de rattrapage avec les autorités religieuses pour compenser cette défection majeure.

La nouvelle a fait l'effet d'une bombe dans les cercles du pouvoir camerounais. Selon nos informations exclusives, une motion de soutien à la candidature de Paul Biya a essuyé un refus catégorique de la part de 850 chefs traditionnels, représentant une large partie des gardiens de la tradition à travers le territoire national. Cette défection massive, sans précédent dans l'histoire politique récente du Cameroun, a contraint la présidence à revoir sa stratégie de mobilisation.


Face à cette résistance inattendue des autorités traditionnelles, nos sources révèlent que le ministre de l'Administration territoriale, Paul Atanga Nji, a organisé en urgence une rencontre le 28 janvier à Yaoundé. L'objectif était clair : obtenir par d'autres moyens le soutien que les chefs traditionnels avaient refusé d'accorder.

Jeune Afrique a pu établir que cette réunion extraordinaire a rassemblé quelques imams triés sur le volet, ainsi que des chefs traditionnels de l'Adamaoua, de l'Extrême-Nord et du Nord, régions stratégiques pour le pouvoir en place. Un choix géographique qui n'est pas anodin, ces zones constituant des bastions électoraux traditionnels du président sortant.


Nos investigations révèlent que le refus des 850 chefs traditionnels s'explique par plusieurs facteurs jusqu'alors occultés par la communication officielle. Contrairement aux déclarations publiques mettant en avant la "sagesse ancestrale" et la "fidélité aux institutions", ces gardiens de la tradition auraient exprimé, selon nos sources, leur ras-le-bol face aux promesses non tenues et à la détérioration des conditions de vie dans leurs communautés.

"Les chefs ne peuvent plus cautionner un système qui les utilise comme faire-valoir sans jamais tenir compte de leurs préoccupations réelles", confie à Jeune Afrique un proche du dossier, sous couvert d'anonymat.
Cette révélation de Jeune Afrique éclaire d'un jour nouveau la stratégie présidentielle. Le recours aux imams après l'échec avec les chefs traditionnels illustre une improvisation inhabituelle de la part d'un pouvoir généralement maître de ses réseaux d'influence.

L'ampleur de ce refus - 850 chefs traditionnels - constitue un signal politique majeur. Jeune Afrique a pu vérifier que jamais, depuis l'indépendance, une telle proportion d'autorités traditionnelles n'avait manifesté une opposition aussi massive à une sollicitation présidentielle.

Cette rupture dans le consensus traditionnel intervient alors que d'autres piliers du système montrent des signes de fatigue. Après les évêques catholiques qui appellent ouvertement à l'alternance, c'est donc au tour des chefs traditionnels de marquer leurs distances avec le pouvoir en place.
Le contraste est saisissant avec les imams qui, eux, ont maintenu leur soutien officiel. Cette division du champ religieux et traditionnel, révélée par Jeune Afrique, traduit une recomposition inédite des alliances politiques à quelques semaines de la présidentielle.

Cette révélation exclusive de Jeune Afrique pose la question de la solidité de la base électorale présidentielle. Si les chefs traditionnels, habituellement disciplinés dans leur soutien au pouvoir, manifestent une telle résistance, qu'en est-il de leurs communautés ?

La manœuvre de rattrapage avec les imams, si elle permet de sauver les apparences, ne compense qu'partiellement cette défection majeure. D'autant que, comme le révèle Jeune Afrique, ce soutien religieux fait lui-même l'objet de controverses au sein même des communautés musulmanes.

Cette fissure dans le bloc traditionnel pourrait annoncer d'autres surprises dans une campagne qui s'annonce déjà comme la plus imprévisible depuis des décennies.