Actualités of Thursday, 14 August 2025

Source: www.camerounweb.com

REVELATION: comment Ngoh Ngoh a neutralisé Joseph Dion Ngute chez Paul Biya

Une page se tourne dans l'histoire politique camerounaise. Les révélations de Jeune Afrique mettent en évidence une transformation radicale du profil des Premiers ministres, passés d'hommes politiques aguerris à des technocrates éloignés du terrain électoral.



Selon les révélations exclusives de Jeune Afrique, "le dernier Premier ministre rompu aux missions politiques de terrain c'était Simon Achidu Achu." Cette analyse, livrée par un observateur local au magazine, éclaire d'un jour nouveau l'évolution du poste de chef du gouvernement au Cameroun.

Jeune Afrique révèle ainsi que les successeurs d'Achidu Achu - "de Peter Mafany Musongue à Philémon Yang en passant par Éphraïm Inoni" - avaient "davantage des profils de technocrates." Une mutation qui explique, selon le magazine, "cette impression d'absence du Premier ministre dans le champ politique qui se poursuit jusqu'aujourd'hui" avec Joseph Dion Ngute.

Joseph Dion Ngute, comme le décrit Jeune Afrique, incarne parfaitement cette nouvelle génération de Premiers ministres. À 71 ans, cet anglophone au profil de diplomate représente l'antithèse du politicien de terrain. Le magazine souligne qu'il "ne collectionne ni les scandales, ni les ennemis", préférant la discrétion à l'exposition médiatique.

Cette approche, documentée par Jeune Afrique, tranche radicalement avec l'époque où les Premiers ministres étaient aux avant-postes de la mobilisation politique. Dion Ngute privilégie les négociations discrètes, comme l'illustrent ses efforts de médiation dans la crise anglophone, plutôt que les grand-messes électorales.
Les limites du modèle technocratique révélées par Jeune Afrique
Mais cette évolution vers la technocratie a un prix, comme le révèle Jeune Afrique. L'affaire de la raffinerie de Kribi illustre parfaitement les limites de ce modèle : le Premier ministre s'est retrouvé publiquement désavoué sur un dossier qu'il ne maîtrisait pas, faute d'avoir été associé aux négociations.
Jeune Afrique révèle également que Dion Ngute reste "à l'écart des manœuvres au sein du parti" RDPC, où c'est le secrétaire général Jean Nkuete qui "finalise les détails du déploiement des équipes sur le terrain." Une marginalisation qui questionne l'efficacité du modèle technocratique dans un contexte électoral.


Les révélations de Jeune Afrique soulèvent un paradoxe intéressant : comment concilier compétence technique et efficacité politique ? Le magazine montre que Joseph Dion Ngute, malgré ses qualités diplomatiques reconnues, peine à s'imposer face aux "hommes de l'ombre" comme Ferdinand Ngoh Ngoh.

Cette sur-qualification peut devenir un handicap, comme l'analyse Jeune Afrique. Habitué aux subtilités de la diplomatie internationale, Dion Ngute semble parfois dépassé par les jeux de pouvoir internes et les manœuvres de couloir qui caractérisent la politique camerounaise.

Cependant, Jeune Afrique évoque la possibilité d'un retournement de situation. Le magazine cite un observateur selon lequel confier "un rôle prépondérant au Premier ministre, qui se pose en rassembleur et en homme de paix, pourrait assurément permettre [à Paul Biya] de mieux passer son message."
Cette hypothèse, développée par Jeune Afrique, prend tout son sens dans le contexte actuel où Paul Biya mise sur "le maintien de la stabilité et de la paix" pour sa campagne. Le profil consensuel de Dion Ngute pourrait finalement redevenir un atout dans une période où les électeurs privilégient la stabilité à l'innovation.


Les révélations de Jeune Afrique interrogent ainsi sur l'avenir du modèle politique camerounais : faut-il revenir aux Premiers ministres-politiciens ou poursuivre avec les technocrates ? La réponse pourrait déterminer l'évolution institutionnelle du pays pour les années à venir.

En attendant, comme le note Jeune Afrique, Joseph Dion Ngute "travaille à peaufiner les détails du prochain recensement général de la population, qui devrait débuter en 2026" - une mission technique parfaitement adaptée à son profil, mais loin des enjeux électoraux immédiats.