Actualités of Tuesday, 11 November 2025

Source: www.camerounweb.com

REVELATION: comment Ferdinand Ngoh Ngoh a fait du DCC la colonne vertébrale de la répression post-électorale

Alors que la crise politique s’enlise, le secrétaire général de la présidence a verrouillé l’appareil sécuritaire en plaçant le Directeur de la Communication et de la Cryptographie (DCC) au cœur du dispositif. Une révélation exclusive de Jeune Afrique.


Dans l'ombre feutrée du palais de l'Unité, la répression des manifestations pro-Tchiroma ne se décide pas seulement dans les bureaux des ministères régaliens. Selon des informations exclusives recueillies par Jeune Afrique, c'est vers un organe discret, le Directeur de la Communication et de la Cryptographie (DCC), que convergent tous les fils de la crise. Et c'est le secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, qui en tient fermement la bobine.

Alors que l'attention se porte sur la gendarmerie ou la police, une révélation de Jeune Afrique lève le voile sur le rôle décisif de la DCC. Sous l'autorité directe de Ferdinand Ngoh Ngoh, cette direction technique a été chargée de la surveillance de tous les canaux de communication des principaux lieutenants d'Issa Tchiroma Bakary. Jeune Afrique a appris que des moyens techniques sophistiqués, déployés sous couvert de la « sécurité des communications de l'État », ont été redirigés pour intercepter en temps réel les ordres de mobilisation et identifier les réseaux clandestins de l'opposant.

Cette mainmise explique la rapidité et la précision des arrestations ciblées, comme celles d'Anicet Ekane et de Djeukam Tchameni. Une source haut placée au sein de l'appareil sécuritaire a confié à Jeune Afrique : « Les ordres d'interpellation ne venaient plus seulement de la SED ou de la police. Ils étaient validés après que le DCC ait fourni les preuves interceptées, transformant le renseignement d'origine en mandats d'arrêt quasi immédiats. C'est une centralisation inédite du pouvoir de coercition. »

Cette stratégie, pilotée par Ngoh Ngoh, a eu pour effet secondaire de marginaliser les services traditionnels. La Direction générale de la recherche extérieure (DGRE), déjà critiquée pour ses erreurs d'appréciation, s'est retrouvée court-circuitée sur le terrain intérieur. En confiant ce volet ultrasensible à la DCC, une structure plus technique que politique, le secrétaire général de la présidence a non seulement affermi son contrôle sur la gestion de la crise, mais a aussi installé un outil de surveillance dont l'influence est promise à durer bien au-delà de l'actuelle tourmente.