Pourquoi Atanga Nji a-t-il menti sur son parcours scolaire et professionnel ?
Cette enquête expose un schéma troublant au cœur du récit public du ministre Paul Atanga Nji, une histoire basée sur des revendications qui s'effondrent dès qu'elles rencontrent des faits vérifiables. Bien qu'il se présente comme un « repère en finance » avec des décennies de leadership bancaire et une maîtrise en banque et finance, aucune de ces affirmations n'est vraie.

La pierre angulaire de son CV, une prétendue carrière débutant en 1982 en tant que directeur et plus tard directeur général de Highland Corporation Bank, s'effondre rapidement. Des recherches académiques indépendantes montrent que Highland n'existait pas en 1982. En fait, la banque n'apparaît qu'au milieu des années 90 et n'apparaît jamais dans les dossiers COBAC ou BEAC en tant que banque commerciale agréée. Sa revendication professionnelle la plus ancienne est donc chronologiquement impossible.

Tout aussi inquiétant est l'absence de toute empreinte académique vérifiable. Aucune université au Nigeria ou ailleurs n'a confirmé lui avoir décerné un master. Ses biographies officielles omettent le nom de toute institution. Pour un homme détenant l'un des ministères les plus puissants du Cameroun, le manque total de transparence autour de son éducation est un sérieux drapeau rouge de gouvernance.
Sa prétention d'avoir fondé Global Finance - soi-disant une institution financière réputée - se dissout également sous analyse. Il n'y a pas de piste d'enregistrement, pas de licence réglementaire et aucune preuve de travail de consultation pour les gouvernements africains, malgré son insistance pour qu'il ait conseillé les pays du continent. L'entreprise semble n'exister que sous une forme narrative, pas dans l'histoire de l'entreprise vérifiable.
Ce que les preuves révèlent n'est pas le portrait d'un technocrate financier chevronné, mais celui d'un opérateur politique dont l'ascension provient de la loyauté et de l'utilité envers le régime, pas de la compétence banc Des sources internationales le décrivent régulièrement comme un intermédiaire de sécurité et un exécutant, jamais comme un expert en finance, un banquier ou un stratège économique.

En somme, le soi-disant héritage financier de Paul Atanga Nji est en grande partie un mythe construit, non étayé par les archives publiques, les documents réglementaires, l'histoire académique ou les preuves institutionnelles. À l'heure où le Cameroun fait face à de profonds défis de gouvernance, le fossé entre ses revendications et la vérité soulève des questions fondamentales sur la transparence et la responsabilité aux plus hauts niveaux de gouvernement.