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Actualités of Wednesday, 26 September 2018

Source: www.camerounweb.com

RDPC: la longue liste des potentiels successeurs éliminés par Biya

A 85 ans, Paul Biya brigue un nouveau mandat de 7 ans A 85 ans, Paul Biya brigue un nouveau mandat de 7 ans

Qu’ils soient ministres, collaborateurs du président ou cadres influents du RDPC, la plupart des militants du parti aux flammes pressentis successeurs de Paul Biya aurait subi le même sort depuis les années 1990.

C’est en tout cas ce que constate le magazine panafricain Jeune Afrique paru cette semaine. Dans un dossier consacré à la présidentielle au Cameroun, le journal est revenu sur les mésaventures de certains cadres du RDPC à qui on a pu prêter des intentions présidentielles…

Voici un extrait du dossier de Jeune Afrique:

Le maitre de l'échiquier

À la fin des années 1990, on croyait Justin Ndioro en pole position. Ce centralien passé par la Compagnie camerounaise d'aluminium (Alucam) et par la Société nationale d'électricité (Sonel) avant d'entrer au gouvernement (Finances, Energie) paraissait avoir le profil idéal. Il est décédé en 2007 d'un mal mystérieux. Puis les projecteurs se sont tournés vers le diplomate René Sadi, secrétaire général adjoint de la présidence, secrétaire général du comité central du RDPC et ministre de !'Administration territoriale et ministre de l'Administration territoriale, avant que le maître de l'échiquier ne décide de le renvoyer dans la pénombre de la présidence, comme ministre Chargé de mission.

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Une partie de l'establishment avait préféré miser sur le sémillant Edgard Alain Mébé Ngo'o, ministre de la Défense entre 2009 et 2015, administrateur civil à poigne, homme de réseau, mais lui aussi a été brutalement sorti du gouvernement et renvoyé Chez lui, sans poste ni mandat.

Le Chouchou de l'heure est l'actu el ministre des Finances, Louis-Paul Motazé, major de l'École nationale d'administration et de magistrature, passé par le ministère de l'Économie et le secrétariat général de la primature... Mais jusqu'à quand ?

Le moment venu, tout se jouera au sein du RDPC, le parti ultra dominant taillé sur mesure pour son fondateur et conçu pour assurer la pérennité du système. Il n'est même pas sûr que la disparition du vieux président profitera aux prétendants les plus agités. Ils devront en passer par l'investiture du part, une gageure.

Selon la Constitution, en cas de vacance du pouvoir, le président du Sénat assurera l'intérim pour organiser en quarante jours une présidentielle. Le candidat du RDPC y prendra naturellement part, mais il devra avoir été désigné par le bureau politique du parti... Or cette instance est incomplète : le Chef de l'Etat ne remplace pas les membres décédés. Les membres « empêchés » non plus. Incarcéré depuis 2012 et condamné à vingt ans de réclusion criminelle pour des faits « complicité intellectuelle de détournement », Marafa Hamidou Yaya y siège toujours.

Pourrait-il vraiment avoir son mot à dire le cas échéant? Une chose est sûre, le parti n'échappant pas à l'atmosphère oppressante entretenue au sommet de l'État, où règnent l'incertitude du lendemain, le soupçon et la délation, il faut craindre que l'affaire ne se règle de manière expéditive, comme au sein du parti communiste de l'ex-URSS.

L'élection approche et le scénario de cette curieuse campagne continue de s'écrire hors de la présence du principal intéressé. « Il a un comportement de monarque absolu, débarrassé des contraintes quotidiennes d'un pouvoir exécutif tel qu'on le conçoit dans une République dotée d'un système présidentiel », résume un politologue de Yaoundé.

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Paul Biya n'en a cure. Estimant ne rien devoir à ses collaborateurs tout en considérant qu'eux lui doivent tout, il les laisse aller sur les plateaux de télévision porter sa parole. Il s'est replié sur son cercle familial restreint, au sein duquel son épouse a acquis une influence notoire, notamment dans le choix des proches collaborateurs du chef de l'État.

Apothéose

Rien de ce qu'il fait ne laisse penser qu'il envisage l'après-pouvoir. Pas question de quitter la magistrature suprême avant d'avoir défait militairement les sécessionnistes anglophones qui menacent la paix et l'intégrité dont il s'est toujours vanté d'être le garant. Pas tant que les finances publiques du Cameroun sont dans le rouge et que niveau d'endettement est critique.

Pas avant d'avoir prouvé qu'il était capable d'organiser la Coupe d'Afrique des nations prévue pour 2019. Un événement sportif dont il a fini par faire une affaire personnelle - Biya veut sa CAN comme on s'offre un feu d'artifice pour signer l'apothéose d'une longue présidence. Il ne partira pas maintenant. Pas comme ça. Mais quand ?