Actualités of Friday, 25 July 2025

Source: www.camerounweb.com

RDPC en crise : Les révélations explosives sur la fin du mandat de Paul Biya

Des cadres du parti dénoncent en privé une "gouvernance opaque" selon Jeune Afrique

Le parti au pouvoir traverse sa plus grave crise interne depuis sa création. Selon des révélations exclusives de Jeune Afrique, plusieurs cadres du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) remettent en question la légitimité de Paul Biya à diriger le parti, dans un contexte où aucun congrès n'a été organisé depuis septembre 2011.

Les révélations de Jeune Afrique mettent en lumière une situation juridique explosive : le mandat de Paul Biya à la tête du RDPC aurait légalement pris fin le 16 septembre 2016. Selon les statuts du parti, un congrès doit être organisé tous les cinq ans, le dernier remontant aux 15 et 16 septembre 2011.
"Cette prorogation aurait dû être formellement décidée par le bureau politique avant l'expiration du mandat, ce qui n'a jamais été fait", révèle Jeune Afrique, citant des sources internes au parti. Une réunion informelle du bureau politique organisée le 3 novembre 2016, soit deux mois après l'expiration du mandat, est aujourd'hui contestée par plusieurs militants.

Dans une enquête approfondie, Jeune Afrique a recueilli les témoignages de plusieurs responsables du RDPC qui, sous couvert d'anonymat, dénoncent une "gouvernance opaque" au sein du parti. Ces cadres évoquent une "dérive autoritaire" dans la gestion interne et un "verrouillage systématique" de toute forme de contestation.

"Certains cadres du parti évoquent en privé une tentative de 'provocation calculée', mais aussi une 'décrédibilisation' du RDPC", rapporte Jeune Afrique, soulignant que ces critiques internes révèlent des fractures profondes au sein de l'appareil du parti présidentiel.

Les révélations de Jeune Afrique pointent également l'absence de mécanismes démocratiques internes. Le refus d'organiser des primaires pour départager les candidats potentiels constitue, selon plusieurs sources du magazine, "une violation grave des règles statutaires du parti".

Cette situation inédite a créé un précédent dangereux : pour la première fois dans l'histoire du RDPC, deux candidatures concurrentes émanent du même parti pour une élection présidentielle. Un fait que Jeune Afrique qualifie de "sans précédent" et qui illustre l'ampleur de la crise interne.

L'enquête de Jeune Afrique met également en évidence les "non-dits sur la gouvernance du parti présidentiel et sur le mode de reconduction de Paul Biya". La longévité du président - 92 ans dont quarante-trois à la tête de l'État - suscite désormais des questionnements "y compris en interne", selon les sources du magazine.

Les révélations montrent que la question de la succession n'a jamais été officiellement abordée au sein du parti, créant un vide institutionnel que tentent aujourd'hui d'exploiter les contestataires internes.

Selon l'analyse de Jeune Afrique, cette crise révèle des tensions structurelles profondes au sein du RDPC. Le silence du comité central, qui "n'a pas souhaité réagir" aux sollicitations du magazine, illustre l'embarras de la direction face à cette contestation inédite.

Les révélations du magazine africain suggèrent que cette crise dépasse le simple cas Onana et reflète une remise en cause plus large du fonctionnement autocratique du parti. "Une série de non-dits sur la gouvernance" que la candidature contestataire a mis en pleine lumière.

Cette crise interne, révélée par Jeune Afrique, pourrait marquer un tournant dans l'histoire politique camerounaise. Pour la première fois depuis des décennies, l'hégémonie de Paul Biya sur son propre parti est ouvertement contestée, ouvrant la voie à une possible recomposition de l'échiquier politique national.