Actualités of Sunday, 7 September 2025

Source: www.camerounweb.com

Révélations terribles: L’Etat face à Eto’o , une République à genoux

Samuel Eto'o Samuel Eto'o

De 2012 à 2024, les capitulations successives de l'État camerounais face à Samuel Eto'o révèlent une dérive institutionnelle inquiétante. Entre un drapeau national confié à un étranger et des ministres contraints de négocier avec un président de fédération, cette tribune dénonce douze années d'humiliations qui fragilisent l'autorité républicaine et ouvrent la voie à de dangereux précédents.



L’ÉTAT FACE À ETO’O : UNE RÉPUBLIQUE À GENOUX
Il y a des images qui marquent l’histoire d’une nation, non pas par leur grandeur, mais par l’humiliation qu’elles infligent à ses institutions. Le Cameroun, depuis plus d’une décennie, traîne une plaie ouverte : celle des capitulations successives de l’État face à un individu, Samuel Eto’o, qui a su transformer sa popularité sportive en un instrument de chantage politique et institutionnel.
●Avec L'ÉTAT, Tout commence officiellement en 2012, mais officieusement en 2009 sous le Ministre Michel Zoah. Capitaine des Lions Indomptables, joueur vedette en Russie, Eto’o refuse de porter le maillot national, préférant orchestrer une mise en scène où l’État, par la voix de son Premier ministre, Philémon Yang, doit se plier à ses caprices pour le supplier de revenir. Ce jour-là, le Cameroun assiste, médusé, à l’une des scènes les plus humiliantes de son histoire : un footballeur reçu en audience officielle comme un chef d’État, entouré de ministres, d’entraîneurs et de figures de la sélection. Le sommet de l’affront viendra lorsque Samuel Eto’o refusera de recevoir le DRAPEAU NATIONAL 🇨🇲 des mains du même Premier ministre. Désemparé, humilié et ne pouvant pas retourner avec le drapeau du Cameroun chez lui, celui-ci confiera ce symbole de souveraineté à… un Allemand (image 3). Image terrible, rappel d’un passé colonial que l’on croyait révolu.
Douze ans plus tard, en Septembre 2024, la leçon n’a pas été retenue. La Présidence de la République, par le biais de son Secrétaire général Ferdinand Ngoh Ngoh, répète la même erreur : s’asseoir à la table d’un homme qui, devenu président de la Fécafoot, continue de dicter sa loi. Si un simple dirigeant de fédération peut se hisser au niveau du bras droit du Chef de l’État, pourquoi ne pas envisager qu’un jour il exige un face-à-face avec President Paul Biya lui-même ? La grave erreur du Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République, Ferdinand NGOH NGOH a été d'accepter de s'asseoir à la même table, qu'un Président de Fédération sportive, de s'asseoir à la même table, qu'un président de fédération sportive et son Ministre de tutelle. Le pire dans cette image, c'est que le SGPR n'était pas seul, il y avait: Un Ministre chargé des missions à la PRC, et un Ministre adjoint du Cabinet Civil Prc... Tout ça pourquoi ? Pour qui ? SAMUEL ETO'O.
●LE DANGER DU PRÉCÉDENT:
Ce qui s’est joué en 2012 et 2024 dépasse le football. C’est le symbole d’un État qui abdique devant un individu. Chaque fois qu’il a cédé, le Cameroun a perdu un peu de sa crédibilité. Chaque fois qu’il s’est incliné, il a renforcé l’idée qu’une star, portée par son passé glorieux, son ego et son narcissisme, pouvait se placer au-dessus des institutions.
Là est le vrai danger. Car le précédent est posé : si Eto’o a pu le faire, d’autres figures médiatiques, économiques ou religieuses pourraient suivre le même chemin. Quand l’État accepte que sa légitimité soit contestée, il fragilise ses fondations. Quand il cède son autorité, il ouvre la voie à une future contestation politique qui pourrait ébranler l’ensemble de la République.
●UN AVERTISSEMENT POUR L’AVENIR
Le Cameroun ne peut pas continuer à s’humilier devant les caméras du monde entier. Il ne peut pas transformer chaque concession en capitulation. Il doit tirer les leçons de cette décennie d’erreurs, faute de quoi il en paiera le prix, non seulement en crédibilité internationale, mais surtout en cohésion interne.
Car au-delà de Samuel Eto’o, c’est une question fondamentale qui se pose : L’ÉTAT CAMEROUNAIS est-il encore capable de faire respecter son autorité ? Tant qu’il continuera à plier devant un individu, tant qu’il laissera un ego se hisser au-dessus de la République, il condamnera son avenir à la fragilité et son peuple à la désillusion.
Le Cameroun ne peut pas se permettre de confondre prestige personnel et autorité publique. Si la République veut se relever, elle doit cesser d’être spectatrice de son propre abaissement. Sinon, demain, ce ne seront plus seulement des footballeurs qui dicteront leurs lois, mais tous ceux qui croiront que leur popularité vaut plus que les institutions.