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Actualités of Wednesday, 24 October 2018

Source: rfi.fr

Réélection de Biya: pourquoi l'Elysée n'a pas encore réagi?

Sommet de l'Union africaine à Abidjan, le 29 novembre 2017 Sommet de l'Union africaine à Abidjan, le 29 novembre 2017

L’agence de notation américaine Moody’s a maintenu, le 5 octobre 2018, la note B2 (très spéculative) avec une perspective négative, sur les emprunts de long terme de l’Etat du Cameroun en devises étrangères.

Traduction : Si le gouvernement camerounais s’aventurait à émettre un emprunt obligataire à l’international (eurobond) au cours des prochains mois, il y a de fortes chances que les investisseurs n’y souscrivent pas, ou alors qu’ils souscrivent en exigeant des taux d’intérêts très élevés.

«Le risque politique interne est le principal facteur» de cette notation à perspective négative, «compte tenu de la montée des risques de succession avant les élections présidentielles.», soutenait Moody’s avant les résultats du scrutin du 7 octobre 2018, finalement remporté par le chef de l’Etat sortant, Paul Biya, qui a officiellement récolté plus de 71% des suffrages.

Selon Elisa Parisi-Capone, Vice-présidente et analyste souveraine du Cameroun chez Moody's, cette perspective négative reflète également «la probabilité croissante d'affaiblissement de la vigueur budgétaire du pays et du conflit en cours dans les régions anglophones».

En effet, soutient cette analyste, «outre les coûts humanitaires, le conflit a de plus en plus un coût économique, en particulier dans la filière cacao et les industries agro-alimentaires, qui ont récemment connu une baisse importante de leur production et de leur exportation».

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«Une dégradation» de la notation souveraine du Cameroun «pourrait se produire, si la pression sur la solidité budgétaire et le risque de liquidité du gouvernement augmentaient, ou si l'agitation politique s'intensifiait avec des retombées négatives sur l'activité économique», souligne Moody’s, qui soutient cependant que «les perspectives seraient probablement stabilisées si les réformes d'assainissement budgétaire et de gouvernance financière étaient globalement alignées sur le programme du FMI (…) Une résolution des tensions dans les régions anglophones serait également favorable au crédit».