Infos Sports of Monday, 7 July 2025
Source: www.camerounweb.com
Le journaliste et ancien porte-parole de Samuel Eto'o exige des preuves tangibles malgré les menaces de poursuites judiciaires
Ernest Obama ne désarme pas. Alors que la Fédération camerounaise de football (Fecafoot) pensait avoir clos le débat sur l'affaire du présumé détournement des fonds du match amical Cameroun-Russie, le journaliste et PDG de Bnews1 remet le dossier sur la table. Sa position d'ancien employé de la fédération en 2023, au moment des faits présumés, lui confère une légitimité particulière pour questionner la version officielle.
Vendredi dernier, sur le plateau de sa propre chaîne, Ernest Obama a clairement signifié qu'il ne lâcherait pas l'affaire malgré la sortie de Céline Eko, vice-présidente n°1 de la Fecafoot, accompagnée de trois collaborateurs. "La situation reste floue", a-t-il martelé, réclamant des "preuves tangibles pour dédouaner la fédération".
La stratégie d'intimidation adoptée par la direction de la Fecafoot semble produire l'effet inverse de celui escompté. Loin de décourager Ernest Obama, les menaces de poursuites judiciaires brandies par Céline Eko paraissent au contraire renforcer sa détermination. "Nous reviendrons à la Fédération camerounaise de football, bien sûr ! Nous parlerons de la Fecafoot et de la sortie du comité exécutif, par la voix de la vice-présidente, qui intimide les journalistes", a-t-il déclaré avec assurance.
Cette posture frontale d'Ernest Obama traduit une conviction profonde que la vérité n'a pas encore été établie dans cette affaire. Son statut d'ancien porte-parole de Samuel Eto'o, aujourd'hui président de la Fecafoot, ajoute une dimension particulière à ses révélations, suggérant qu'il pourrait détenir des informations de première main sur les pratiques internes de la fédération.
Au-delà des déclarations générales, Ernest Obama pose des questions techniques précises qui mettent en lumière les zones d'ombre du dossier. "L'accord était-il verbal ?", s'interroge-t-il concernant l'autorisation présumée donnée à Samuel Eto'o pour faire transiter les 455 000 euros par son compte personnel. Cette question va au cœur du problème : comment prouver qu'un accord formel a été donné si aucune trace écrite n'existe ?
Le journaliste invoke également les statuts de la Fécafoot qu'il considère comme "la Constitution de la Fédération camerounaise de football" et qui sont "au-dessus de tout". Cette référence aux textes fondamentaux de l'institution suggère que les procédures n'ont peut-être pas été respectées dans leur intégralité.
L'acharnement d'Ernest Obama dans cette affaire prend une dimension politique supplémentaire quand on sait qu'il est présenté comme un potentiel candidat à la présidence de la Fecafoot en décembre 2025. Ses attaques répétées contre la gestion actuelle pourraient s'inscrire dans une stratégie plus large visant à décrédibiliser l'équipe dirigeante en place.
Sa connaissance des rouages internes de la fédération, acquise lors de son passage comme employé puis porte-parole du président, lui donne une crédibilité certaine pour porter ces accusations. Il se présente ainsi comme celui qui peut faire la lumière sur les pratiques opaques qu'il dénonce.
En réclamant "des preuves de la traçabilité des 455 000 euros", Ernest Obama pose la question centrale de la transparence dans la gestion des fonds publics et fédéraux. Cette exigence de redevabilité résonne particulièrement dans un contexte où les institutions sportives camerounaises sont régulièrement questionnées sur leur gouvernance.
L'affaire du match amical Cameroun-Russie devient ainsi un test pour la crédibilité de la Fecafoot. La capacité de l'institution à produire les justificatifs demandés par Ernest Obama déterminera si elle peut définitivement tourner la page de cette polémique ou si elle devra affronter une crise de confiance durable.