Révélations de Jeune Afrique : voici les hommes de Laurent Esso qui le protègent dans l’affaire Zogo

La scène politique au Cameroun est le théâtre d'une intrigue complexe où se mêlent des figures éminentes de la justice. Dans ce contexte, le destin du ministre d'État, numéro deux du gouvernement et garde des Sceaux, Laurent Esso demeure incertain. Accusé d'être impliqué dans l'assassinat du journaliste Martinez Zogo, il semble échapper aux poursuites judiciaires malgré les liens qui l'associent au principal suspect, relate Jeune Afrique.

Presque un an après la macabre découverte du corps du journaliste, le ministre de la Justice n'a pas encore été interrogé par les juges. Cette situation soulève des interrogations quant à l'état de l'institution judiciaire camerounaise, plongée dans une torpeur depuis plusieurs années.

Le dernier Conseil supérieur de la magistrature remonte à août 2020, laissant en suspens les intégrations et avancements des magistrats. Cette stagnation crée un malaise au sein de la magistrature, qui devrait normalement bénéficier d'un renouvellement régulier.

Gaston Kenfack Douajni, l'éminence grise de la justice camerounaise, est un personnage discret, mais influent. Collaborateur fidèle du ministre de la Justice, Laurent Esso, il occupe un rôle clé en tant que conseil juridique du gouvernement. Sa réputation de minutie et de pointillisme s'étend également à sa carrière académique, marquée par des contributions significatives au droit OHADA.

Jean Claude Robert Foe, procureur général près la cour d'appel du Littoral, a connu des hauts et des bas dans sa carrière. Sa décision controversée d'ordonner la détention de l'entrepreneuse Rebecca Enonchong pour "outrage à magistrat" l'a rendu célèbre. Son homologue à Yaoundé, Jean Fils Ntamack, est souvent aux côtés du ministre de la Justice lors de ses apparitions publiques.

Emmanuel Arroye Betou, surnommé "l'Empereur", a réussi à passer de la présidence de la cour d'appel du Centre à celle du Littoral. Son influence et son habileté à manœuvrer dans les arcanes de la justice font de lui une figure incontournable.

Rosalie Marie Rose Mbarga, inspectrice générale des services judiciaires, est décrite comme celle qui "tient la maison justice". Surnommée affectueusement "la Blanche", elle jouit de la confiance du ministre de la Justice pour traiter des dossiers disciplinaires des magistrats.
Philippe René Nsoa, magistrat hors hiérarchie, dirige la division de la magistrature et des greffes de l'École nationale d'administration et de magistrature (Enam). Sa position stratégique en fait le lien entre l'Enam et le ministère de la Justice.

En conclusion, les coulisses de la justice camerounaise révèlent une dynamique complexe où des personnalités influentes façonnent le destin judiciaire du pays. Entre scandales, équilibre fragile et enjeux de pouvoir, l'institution judiciaire traverse une période cruciale qui pourrait redéfinir son rôle dans la société camerounaise, note Jeune Afrique.