Vous-êtes ici: AccueilActualités2023 12 13Article 756839

Actualités of Wednesday, 13 December 2023

Source: L'expression N° 226

Réunion de tous les chefs traditionnels du Sud à Sangmélima, des décisions ont été prises

Des chef du sud Des chef du sud

La 16e assemblée générale ordinaire du Conseil régional des chefs traditionnels du Sud s'est ouverte, le 29 novembre 2023 à Sangmélima. Un grand moment de communion cognitive avec pour but d'apporter de la valeur ajoutée au fonctionnement de la chefferie traditionnelle soucieuse de se rapprocher davantage des populations.

Amorcée, il y a une vingtaine d’années, la restauration de l’autorité et de l’identité de la chefferie traditionnelle dans la région du Sud est une œuvre pratiquement accomplie. Aujourd’hui, la chefferie traditionnelle a sa place et toute sa considération, les garants du pouvoir ancestral ont droit au chapitre, les populations se reconnaissent en leurs chefs. Au regard des enjeux et de la thématique qui soutend ces assises, le rendez-vous de Sangmélima est un marqueur important qui tient à la restitution par la communauté de toute la sacralité et à la fonction de chef traditionnel, mais aussi du rétablissement de la nécessaire synergie d’action entre le chef traditionnel et sa population. Pour Sa Majesté René Désiré EFFA, le président du Conseil régional des chefs traditionnels du Sud, « le chef traditionnel doit être une émanation de son peuple. Nous devons donc vivre en harmonie avec nos communautés. Le chef doit être conscient de son rôle et de ses missions auprès de sa communauté. Il doit connaître les problèmes de ses populations au quotidien ».

RESTER CONNECTE EN PERMANENCE A SA COMMUNAUTE

Dans l’optique de rendre plus efficace le chef traditionnel et le consolider dans sa dignité et son autorité originelles, le président du Conseil régional des chefs traditionnels du Sud a formulé une feuille de route dans un cadre normatif et un comportement à adopter par les chefs traditionnels de la région du Sud. Pour se faire, chaque chef traditionnel doit disposer d’un protocole traditionnel ; avoir des entités traditionnelles faisant offices de points focaux dans divers domaines d’intervention ; promouvoir la coopération avec les communes et l’institution régionale.

Le chef traditionnel de la région du Sud doit incarner la royauté, promouvoir la diplomatie pour assurer la succession au sein de sa chefferie. Il doit s’impliquer dans la recherche des solutions adéquates aux préoccupations des communautés. Une démarche qui vise un climat de bonne entente entre le chef traditionnel et sa population. D’après Félix Nguele Nguele, le gouverneur de la région du Sud, « c’est un des maillons importants de la chaîne de commandement. Un socle sur lequel repose la cohésion, l’harmonie de la société. Je demande aux chefs traditionnels d’assumer le rôle d’auxiliaire de l’administration, d’être des gardiens de la tradition ; des repères de nos valeurs. Ils doivent donc initier les populations aux valeurs ancestrales, de jouer le rôle d’intercesseur entre le monde des vivants et le monde des ancêtres ».

RECONQUERIR L’ESTIME DES POPULATIONS

En dressant le rapport de politique générale du Conseil régional des chefs traditionnels du Sud pour cette année 2023, Sa Majesté René Désiré EFFA, le président du Conseil régional des chefs traditionnels du Sud a énuméré les actions menées en rapport avec l’actualité régionale et nationale, notamment le mouvement d’humeur des moto taximen à Ebolowa, au terme duquel, la chefferie traditionnelle a fait une sortie musclée pour mettre en garde les fauteurs de trouble, mais aussi et surtout, les attaques terroristes de Mamfe, avec cette lettre de condoléances adressée au Premier Ministre, Chef du gouvernement. Le président du Conseil régional des chefs traditionnels du Sud a également évoqué les autres sujets de l’actualité comme le mouvement OTS et OTA. La leçon inaugurale dispensée par François Bingono Bingono a porté sur le thème, le chef traditionnel : entre deux mondes, discours africain entre les fondements du pouvoir, la relation chef et populations. Dans son exposé de circonstance, il a prêché le retour à la spiritualité et aux rites, aux cultes, à la liturgie, car la marche vers le développement, vers l’émergence est tributaire de la connexion que l’on entretient avec son patrimoine culturel malgré l’ouverture au monde extérieur.

Selon François Bingono Bingono socio-anthropologue, « de la conception du négro-africain, il n’y a que Dieu qui soit unique, tout le reste est dans le principe de la bipolarité, soit en harmonie, soit en dualité. Je suis venu avec la perspective d’étayer au chef traditionnel qui tient son pouvoir de l’au-delà, mais l’exerce sur le monde physique. Le bon chef doit donc être le diffuseur, le préservateur, le constructeur de la culture du patrimoine. Il devrait se réconcilier avec sa spiritualité africaine, catalyseur du développement économique et d’éducation des populations ».

Cette assemblée générale du Conseil régional des chefs traditionnels du Sud accouchera à coup sûr d’une nouvelle vision du rôle des chefs traditionnels dans la société. Un rôle de défense et de promotion des valeurs culturelles authentiques, un rôle de rassembleur, de promotion de paix et de cohésion sociale.