Réaction de l'ASMA suite à la libération de Me Harissou

Le 30 octobre 2017, le tribunal Militaire de Yaoundé, a reconnu Me Abdoulaye Harissou non coupable de tentative d'outrage au président de la République, coupable de non-dénonciation et l'a condamné à trois ans de prison ferme, et ordonné par le même fait son acquittement immédiat.

Injustement accusé de collusion avec les rebelles de la Seleka et de tentative de déstabilisation de l'Etat, les requalifications et l'abandon de la quasi-totalité des charges intervenus au cours de son procès ont juste mis en exergue la faiblesse des chefs d'accusation, une parodie de justice et une procédure montée de toutes pièces pour déstabiliser et punir cet homme à la réputation internationale et à la moralité irréprochable.

Nous ASMA, prenons acte de cette décision du tribunal militaire et nous réjouissons de cette remise en liberté de Me Harissou, qui en était injustement privé depuis trois ans. Nous saluons au passage le courage, la détermination et le professionnalisme de ses avocats qui malgré l'adversité, ont su mener cette bataille, et félicitons tous ceux qui de près ou de loin ont soutenu et participé à ce dénouement heureux.

Nous nous insurgeons contre cette politique sélective de remise en liberté des prisonniers et appelons de tous nos vœux à la libération de tous ceux qui ont été arrêté et détenus pour les même motifs sus-évoqués.

Avec cette libération de Me Harissou, c'est une partie de la stratégie des services secrets à la solde de Paul Biya, visant à diaboliser Marafa Hamidou Yaya et de faire de lui le cerveau d'une rébellion dans le grand Nord pour conquérir le pouvoir qui s’écroule.

Comme cette dernière, la machination de détournement de fonds liés à l'achat de l'avion présidentiel n'avait pas aussi résisté lors du procès de Marafa, à la véracité des faits, aux preuves apportées, et aux arguments de la défense; Ce qui avait emmené l'opinion nationale, la communauté Internationale et l'ONU à qualifier la détention de Marafa de « Politique » avant d’appeler unanimement à sa libération. Néanmoins tout ceci se heurte à une volonté politique des autorités de Yaoundé d'embastiller un Innocent afin d'assurer la survie politique de Paul Biya et la pérennité d'un Système.

C'est l'occasion une fois de plus pour nous d’appeler vivement à l’exécution de la résolution N°22/2016 de l'ONU et à la libération immédiate de Marafa Hamidou Yaya.

Nous souhaitons donc à Me Abdoulaye Harissou, qu'il se remette progressivement de ce traumatisme subi injustement pendant trois ans et qu'il profite pleinement auprès de sa famille, de ses amis et connaissances de sa nouvelle vie d'homme libre.

Fait à Bruxelles le 01 11 17

Le président de ASMA

Fabrice Njayou