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Actualités of Friday, 22 January 2016

Source: Diaf Tv

Qui a tué la jeune médecin décédée à Douala ?

Photo d'archive utilisée juste a titre d''illustration Photo d'archive utilisée juste a titre d''illustration

L’Ordre national des médecins du Cameroun (ONMC), qui s’est saisi de l’affaire du décès le 10 janvier dernier, de sa membre, la jeune médecin Dr Hélène Ngo Nkana épouse Nlate Mfomo, devrait se prononcer cette semaine.

Selon des sources crédibles au sein de l’instance de régulation de la profession médicale au Cameroun, – c’est l’ONMC qui veille en effet au respect des normes professionnelles et règles déontologiques de la pratique médicale nationale – une commission conduite par son président régional du Littoral enquête depuis mercredi dernier, au lendemain des révélations de AGA. Au moins trois enquêtes en cours depuis les révélations de AGA Selon nos informations, depuis mercredi dernier, au lendemain de la publication des premiers élements de notre enquête, la commission ordinale rassemble tous les éléments relatifs aux actes posés (ou omis) par ses membres. Sont particulièrement concernés, divers médecins étant intervenus dans la chaîne des soins de la jeune professionnelle dont le décès suscite depuis lors, un profond émoi dans le monde médical national en général, au sein de la région Littoral à Douala en particulier. Il s’agit entre autres des Dr Behle Priso et Jacques Tsingaing Kamdem de l’hôpital général de Douala; du Dr Benjamin Nguiffo de la clinique du Gros Chêne qui l’avait accueillie quelques jours auparavant sur la base de la prise en charge de l’assureur Ascoma, puis référé à l’HGD à la suite des complications; du Dr Boudou et un de ses collaborateurs et collègue de la défunte à l’hôpital gynéco-obstetrique et pédiatrique de Douala-Yassa qui l’aurait raccompagné à l’HGD dans un bus médicalisé; du Dr Atedjoe, directeur médical de l’assurance Ascoma, entre autres. Des membres de la famille basée à Yaoundé auraient été aussi approchées par un représentant de l’ONMC afin de comprendre ce qui s’est vraiment passé cette nuit-là, entre l’arrivée à l’HGD en milieu de soirée; la décision de le quitter à 22h49 pour l’HGOP/DY, malgré l’activation présumée de la procédure dite « d’urgence vitale » comme l’affirment les responsables de cet hôpital de référence et le retour vers 2h30 au service de réanimation, nécessaire lorsque l’état est critique. Les dernières auditions devraient avoir lieu ce milieu de semaine. Devrait alors suivre dans la foulée les conclusions du rapport de la Commission Ad hoc de l’ordre des médecins avec ses recommandations et propositions de sanctions éventuelles au bureau national au cas où il apparaitrait des manquements à des obligations déontologiques ou éthiques de leur charge. L’ordre transmettra ses recommandations au gouvernement, le ministère de la santé publique notamment dans l’objectif d’améliorer le service aux patients! Cette enquête de l’ordre des médécins fait suite à celle interne de l’HGD. Cette dernière vise à établir si toutes les procédures en vigueur ont été observées par le personnel qui était d’astreinte ou de garde cette nuit fatale, notamment à l’arrivée de la défunte la première et la seconde fois!

AGA a par ailleurs appris en exclusivité auprès de la délégation régionale de la santé du Littoral qu’un audit des actes administratifs et médicaux posés dans le cadre de ce cas, a déjà eu lieu et les faits transmis au ministre de la santé. Mais la source de AGA, haut placée à la région, qui a souhaité dédramatiser cette affaire, a précisé que  » la délégation de la santé fait systématiquement un audit pour tout décès déclaré dans la région »! Un peu pour dire qu’il n’y a rien de particulier dans le cas Dr Hélène Nlate Mfomo? On verra ! Levée de la suspension de ASCOMA par l’HGD Quant à l’assurance Ascoma, numéro un au Cameroun en assurance-vie, elle soutient avoir fait tout ce qu’elle avait à faire dans le cadre de ses engagements contractuels. Son directeur médical, Dr Atedjoe nous a confirmé que la patiente était bel et bien assurée mais qu’elle n’avait pas de prise en charge pour l’HGD pour une raison simple: la suspension par cet établissement public de santé de la réception des bons de prises en charges de l’essentiel des assureurs de Douala. Y compris Ascoma donc! D’où l’exigence par l’HGD d’une caution préalable y compris aux patients assurés!. Selon nos informations, l’HGD a pourtant réalisé en 2014 un chiffre d’affaires de 700 millions FCFA avec Ascoma. Sauf que les deux partenaires etaient en conflit de facturation et règlement des prestations au moment de la survenance de l’incident. Le conflit portait sur la réclamation par l’HGD d’une créance de 400 millions Fcfa à Ascoma. Une réclamation fermement contestée. Et avec raison. En effet, après les vérifications dans les livres et fichiers informatiques des deux structures partenaires, il a été constaté que cette dette de Ascoma était de quelque… 30 millions Fcfa seulement. Depuis le milieu de la semaine dernière la suspension de la réception des bons de prise en charge de Ascoma a été levée. Sauf qu’entre temps, ce qui semble alors n’être qu’une grosse incompréhension entre deux partenaires a pénalisé, du moins psychologiquement, des patients ou leur entourage paniqué à l’exigence du dépôt d’une caution préalable alors même qu’ils se savaient assurés donc couverts par le tiers-payeur qu’est l’assurance. Deux enfants orphelins et une famille très attristée Dr Hélène Ngo Nkana épouse Nlate Mfomo, qui laisse deux enfants et une famille très attristée, sera inhumée ce samedi 22 janvier 2016 à Okong. C’est sans doute, en marge ou au lendemain de cette échéance douloureuse que la famille donnera sa version de cette histoire finalement traumatisante.

Tous les efforts de AGA pour avoir la version du jeune époux sont restés à ce jour vains. Pourtant des sources concordantes à la délégation régionale de la santé du Littoral, à l’hôpital général de Douala et au sein de la compagnie d’assurance Ascoma le présentent comme celui qui a pris la décision de la sortie de la patiente pourtant en détresse respiratoire. Un état qui selon les spécialistes interrogés nécessite une réanimation immédiate par l’administration de l’oxygène et des soins de choc. Notamment dans les 10 à 15 mn suivant le diagnostic. Décision fatale? Voire. Que s’est-il vraiment passé ? L’annonce du coût de la réanimation a-t-il affecté le courage du jeune marié et sa belle-mère ? Toute cette histoire triste reste largement à écrire afin que plus jamais autant de situations malheureuses ne se produisent plus dans un domaine aussi sensible qu’est la prise en charge médicale d’êtres humains.