Psychose : appel au calme à Mbouda

Les autorités démentent une rumeur persistante relative à une nouvelle attaque des sécessionnistes

Si quelques populations de Mbouda ont vaqué à leurs occupations quotidiennes le vendredi, 24 novembre 2023, ce n’était pas dans la sérénité. Sans qu’on sache exactement comment les choses ont commencé, peu après le début de cette journée de travail, des opérateurs économiques et sociaux ont fermé leurs commerces et services, pour se mettre à l’abri. Certains sont allés plus loin, en se rendant dans les établissements scolaires, pour sortir leurs enfants et les mettre à l’abri, avant que le pire ne se produise. D’abord sceptiques, les chefs d’établissements ont fini par céder à la panique et à laisser les enfants sortir, pour penser à leur propre sécurité. La situation était mentalement si pénible qu’un proviseur a appelé le reporter du Jour, qu’il soupçonne d’avoir une meilleure connaissance de la géographie des lieux, pour qu’il lui indique les moyens de sortir de son lycée et de rallier Bafoussam sans passer par le centre-ville de Mbouda. Des risques d’attentats étaient en l’air.

« A la suite de la folle rumeur propagée par quelques personnes aux projets inavoués, faisant état d’une éventuelle attaque de la ville de Mbouda, le Sous-préfet (…) tient à rassurer toutes les populations et la communauté éducative en particulier qu’il n’en est rien. Il invite celles-ci à vaquer paisiblement à leurs occupations, appelle tous les parents d’élèves à renvoyer leurs enfants à l’école en les exhortant à ne point céder à la panique et aux tentatives de déstabilisation de notre cher et beau pays ». L’autorité administrative les rassure quant à « l’encadrement des forces de maintien de l’ordre et (le) climat sécuritaire serein qui règne dans l’ensemble de l’arrondissement ». Langue de bois, jugent certains. La peur est allée au-delà, pour toucher les populations voisines de Babadjou, Galim et Batcham. L’on jugera de la pertinence du message par le comportement que vont afficher les élèves ce lundi.

Des notes de renseignements des services de surveillance du territoire ont en effet par le passé, fait état de la planification de l’attaque de certaines villes de l’Ouest par des terroristes de la république virtuelle d’Ambazonie. Parmi elles, Bandjoun, Bafoussam et surtout Mbouda, en raison de la présence sur place d’une frange importante des déplacés internes. Heureusement sans que cela se produise. Sur le vif, la population est catastrophée par le fait que certains jurent que les prémices de l’assaut de la veille, sur le marché périodique de Bamenyam, semblent avoir été portées à l’attention des services de renseignement par des membres du comité de vigilance, qui n’ont pas été pris au sérieux.