Prison à vie : les nouvelles ne sont pas bonnes pour Moja Moja qui risque gros, révélations de Jeune Afrique

Le Camerounais John Ewome Ekobo, dit Moja Moja, a été interpellé alors qu'il tentait de s'enfuir vers le Nigeria, selon les révélations de Jeune Afrique. Cette interpellation intervient moins de deux semaines après son exclusion des effectifs du Bataillon rapide d’intervention (BIR), où il était en poste depuis 2009.

Moja Moja a été arrêté sur un bateau de fortune par ses anciens camarades du BIR aux premières heures du vendredi 10 mai, non loin de la presqu’île de Bakassi, dans la région anglophone du Sud-Ouest. Avant d'embarquer, il aurait confié à des proches craindre pour sa vie, suite à la diffusion virale d'une note annonçant son éviction du BIR et son reversement dans l’armée de terre.

Dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux, Moja Moja, de son vrai nom John Ewome Ekobo, affirme avoir refusé de participer à un coup d'État il y a deux ans, impliquant certains colonels du BIR. Il affirme également que son salaire a été coupé en 2022 en raison de cette affaire.

Cependant, selon Jeune Afrique, la raison officielle de son éviction du BIR est son « absentéisme notoire, sa baisse de rendement et ses agissements qui ont tendance à ternir l’image » du bataillon. Moja Moja est également accusé de multiples exactions, dont certaines ont choqué l'opinion nationale et internationale.

Surnommé le « Prigojine camerounais », en référence à l'ancien financier du groupe russe Wagner, Moja Moja semblait jouir d'une certaine impunité en raison de sa double casquette de chef traditionnel de Bwassa et de membre des forces de défense. Cependant, ses relations avec la hiérarchie militaire se sont dégradées depuis novembre 2021, après la mort d'un de ses amis d'enfance tué lors d'une intervention de l'armée dans un quartier de Buea.

Jeune Afrique révèle que Moja Moja pourrait désormais faire face à de multiples accusations d'exactions, en plus de l'enquête sur la tentative de coup d'État qu'il affirme avoir déjouée. L'affaire est à suivre de près, alors que le Cameroun continue de lutter contre les groupes séparatistes dans les régions anglophones du pays.