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Actualités of Saturday, 6 January 2024

Source: www.camerounweb.com

Prison de New Bell : derrière les barreaux, des témoignages de la cruauté qui y vit dévoilées

Prison de New Bell : derrière les barreaux, la cruauté dévoilée Prison de New Bell : derrière les barreaux, la cruauté dévoilée

Des témoignages poignants émanant de la prison de New Bell à Douala, révèlent l'horreur quotidienne vécue par près de 3000 détenus, une réalité bien loin des regards du grand public.

Construite pour accueillir 800 détenus à l'époque coloniale, la prison centrale de Douala, connue sous le nom de New Bell, est devenue une veritable fournaise pour ses occupants actuels. La surpopulation, l'insalubrité et l'insécurité y règnent en maîtres, transformant chaque jour en un combat pour la survie.

Les gardiens, dépassés et sous-équipés, délèguent souvent la surveillance à des prisonniers qui deviennent ainsi des agents de la terreur, orchestrant des actes de torture. Dans cette sombre réalité, les détenus Antigangs, collaborant avec l'administration, imposent leur propre règne en décidant des châtiments et en extorquant de l'argent.

La promiscuité, les conditions d'hygiène déplorables et le manque de ressources alimentaires créent un cocktail dévastateur. Les jeunes de moins de 22 ans, abandonnés parfois par leurs familles, constituent 70% des prisonniers.

Le quotidien des détenus s'articule autour de "rations" alimentaires minimalistes, avec seulement 30 grammes de couscous de maïs et des haricots par jour. Même les "privilégiés" du quartier VIP "18" ne reçoivent qu'une maigre allocation mensuelle de 6000 F CFA (9 euros) pour leur alimentation.

Dans ce milieu, l'argent devient la clé de la survie. Certains détenus se livrent à l'homosexualité pour subvenir à leurs besoins, exacerbant les tensions au sein de la prison. Les conditions sanitaires déplorables, les viols, les violences diverses et la consommation de drogues contribuent à une atmosphère d'horreur quotidienne.

Les quartiers résidentiels destinés aux "bandits à cols blancs" contrastent fortement avec les quartiers populaires, où les détenus s'entassent à quarante par cellule. Entre l'arrogance des "détourneurs de deniers publics" et les menaces des miséreux, les gardiens, sous-payés, peinent à maintenir l'ordre.

Au sein de cette prison, les couloirs de la mort accueillent les démunis tandis que les détenus du quartier VIP "18" jouissent d'avantages substantiels, tels que des chambres individuelles climatisées et des espaces de loisirs aménagés à leurs frais.

Dans cet univers carcéral, où la vie s'apparente à un calvaire, la surpopulation, l'insalubrité, l'insécurité et les trafics de toutes sortes ont trouvé leur refuge. L'argent règne en maître, dictant les moindres aspects de la vie des détenus.

La prison de New Bell devient le reflet d'une société carcérale au bord de l'effondrement, révélant des cicatrices indélébiles, qu'on soit coupable ou innocent. Une nécessité impérieuse d'une réforme pénitentiaire se profile, à travers ces témoignages bouleversants, pour offrir une lueur d'espoir dans cette obscurité oppressive.