Issa Tchiroma Bakary est quasiment encerclé à son domicile par des policiers et des gendarmes qui sont armés jusqu'aux dents. Ces forces de l'ordre, apparemment prêtes à tout faire pour respecter les ordres qu'elles ont reçus, ne reculent absolument devant rien. Mais c'est ne pas connaître vraiment l'homme qui est un jusqu'auboutiste.

Tous les va-et-vient sont bloqués dans la zone où se trouve la maison du candidat à l'élection présidentielle, qui selon la mission officiellement dévoilée par les responsables gradés, est protégé par les corps habillés. Dans la pratique, ce n'est pas la vérité.

Les agissements des éléments en tenue montre qu'ils sont là pour surveiller celui qu'on peut appeler le potentiel futur président de la République. Issa Tchiroma Bakary n'a pas pour autant peur, surtout qu'il voit, écoute, sent et ressent le soutien des populations.

Une anticipation d'une déclaration unilatérale d'Issa Tchiroma sur la Radio France Internationale est même attendue au lendemain de l'élection. Les indiscrétions indiquent que l'ancien ministre a préparé de se proclamer vainqueur sur les antennes de RFI.

En réalité, apprend-on, la Direction Afrique de RFI a été formellement informée par le ministère camerounais de la Communication que toute diffusion allant dans ce sens entraînerait une réaction immédiate des autorités, comme la fermeture des six émetteurs FM de la station qui sont présents sur le territoire. Cela serait donc synonyme d'entrave à la liberté de la presse au Cameroun, mais le gouvernement ne s'en soucierait pas du tout.

Des consignes seraient d'ores et déjà données au ministère de l'Administration territoriale afin que les dispositions nécessaires soient envisagées en conséquence. Issa Tchiroma et le média auquel il veut parler sont prévenus, le régime ne s'avoue pas vaincu, malgré tous les résultats observés dans la soirée du dimanche et qui placent Issa Tchiroma loin devant.

La sortie de Tchiroma est très attendue. Les populations veulent entendre une première communication de celui qu'elles adulent depuis le début de la campagne présidentielle et même avant cela.