Présidentielle d'octobre: le RDPC déploie son char d’assaut

Pour battre Paul Biya, il vous faut d’abord passer «sur le corps» du Rassemblement démocratique du Peuple camerounais (Rdpc).Vaincre le Rdpc, facile à dire, mais très difficile à réaliser. Pratiquement mission impossible.

Le Rdpc, c’est une machine de guerre, toujours prête au combat pour défendre son chef auquel elle voue un sacro-saint dévoue- ment, une véritable vénération. Un bastion imprenable, toujours d’attaque. Un atout majeur dans le système Biya.Tels des fourmis- magnans pour défendre leur reine, les militants du Rdpc sont toujours en activité pour protéger leur candidat naturel en tout temps et en tout lieu. Pour ce faire, le parti du flambeau a des atouts considérables. Même ses adversaires le lui reconnaissent. C’est donc cette très lourde armada que les concurrents de Paul Biya à la présidentielle auront face à eux. «

Et çà va saigner », promet-on. Pour les militants du Rdpc, rompus depuis longtemps aux joutes politiques nationales et même internationales, il n’y aura même pas match. Tellement, la capacité de nuisance de leur parti est connue de tous. Et à ce niveau-là, tous les coups sont permis. Et Dieu seul sait de quoi ils sont capables.

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Une redoutable machine électorale
Le Rdpc, c’est la première force politique au Cameroun avec une forte excroissance dans l’administration. Ce qui la rend encore beaucoup plus redoutable et efficace. La discipline est celle des armées. Chacun se met à son poste avec un règlement intérieur très strict. Ici, pas d’états d’âme. Elle dispose d’un important pouvoir financier, matériel et humain. Les médias d’Etat sont sous son contrôle en toute période. En plus, c’est la seule formation politique qui est implantée dans tous les coins et recoins de la République. Aucun autre parti ne peut le rivaliser dans le domaine. Ses structures sont implantées même dans les contrées les plus reculées, voire les plus enclavées. Ses cellules, comités de base, sous-sections et sections quadrillent tout le pays. Sans route, ni eau ou électricité, on vote Paul Biya partout !

Autre atout majeur du Rdpc, sa longévité. Quand l’on se rend compte que ce parti, en mars 85, n’a fait que prendre le relais de l’Union nationale camerounaise qui avait de même avec l’Union camerounaise en 1966, on constate que ce parti gouverne depuis… 60 ans. L’Union camerounaise étant créée en 1958 lors de l’accession de Ahmadou Ahidjo au poste de Premier ministre en remplacement de André Mbida. Il surpasse de loin l’Upc qui ne peut vraiment se tar- guer que d’un fonctionnement en continu de 38 ans. Et d’ailleurs l’article 1er des statuts du Rdpc stipule bien que «le parti de l’Union nationale camerounaise devient le Rassemblement démocratique du Peuple came- rounais». Grâce à cette longue et riche expérience, le parti est rompu à toutes les joutes tout en maitrisant tous les membres de l’opposition qui y ont d’abord milité ainsi que tous les dossiers et casseroles qu’ils peuvent trainer.

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Les Amazones de l’Ofrdpc
Avec Madame Biya à leur tête, les militantes de l’Ofrdpc sont encore plus dangereuses que les hommes. Avec elles, c’est Biya ou rien. A chaque occasion, elles en profitent pour faire une démonstration de force. Pour elles, le refrain n’a jamais changé, «Paul Biya, encore 7 ans. Chaud, chaud, chaud gars». Inutile de discuter politique avec ces dernières. Elles attendent le scrutin de pied ferme et avec conviction, «que les autres patientent encore un peu. Leur tour viendra. Notre président a encore beaucoup de choses à faire pour le Cameroun. Ce n’est pas encore le moment pour lui de nous laisser. Et avec qui même ?», nous a révélé Salomé, une militante d’une sous-section de Yaoundé. Elles sont prêtes pour le combat, en rangs serrés et en ordre de bataille. Les consignes de leur hiérarchie sont respectées à la lettre. « Nous nous sommes toutes inscrites sur les listes électorales. Même si le vote a lieu demain, nous allons y aller massivement pour consacrer la victoire de notre président national», nous a avoué Thérèse, une bayam-sellam du marché du Mfoundi.

Voilà une autre arme qui peut permettre à Paul Biya d’attendre sereinement le scrutin du 7 octobre prochain. Lorsque vous y ajoutez les œuvres caritatives de Madame Chantal Biya, les Amis du Cerac, vous comprenez qu’avec ces femmes-là, il est très difficile de faire courber l’échine à leur «Chaud gars». Et nous n’avons pas parlé des jeunes du parti, l’Ojrdpc. Comme quoi, le Rdpc est constamment en campagne. Il risque vraiment ne pas y avoir match !