Actualités of Thursday, 11 September 2025

Source: www.camerounweb.com

Présidentielle: Tomaïno Ndam Njoya, une tournée médiatique remarquable en France

Hermine Tomaïno Ndam Njoya appelle à la fin du régime Biya Hermine Tomaïno Ndam Njoya appelle à la fin du régime Biya

Pas certain que les Camerounais soient prêts à voter pour une femme présidente de la République. Rien n'indique aussi que Mme Tomaïno Ndam Njoya pourra réussir, là où Maurice Kamto a échoué en 2018 (confère les récents sondages réalisés).

Mais une est certaine, Tomaïno Ndam Njoya jouera un grand rôle dans le Cameroun de demain, avec ou sans Paul Biya.

Dans les coulisses du pouvoir camerounais, souvent verrouillées par l’immobilisme et les silences calculés, il arrive parfois qu’une voix tranche et résonne comme un écho inattendu. Invitée du Journal Afrique sur TV5MONDE, Hermine Tomaïno Ndam Njoya, candidate déclarée à la présidentielle, a choisi la clarté et la fermeté : « Je pense que la grande majorité des Camerounais a décidé d’en découdre avec ce système. »

Une phrase choc, presque un manifeste. Elle sonne comme une rupture avec la langue de bois trop souvent servie dans le débat politique camerounais. Ndam Njoya ne se contente pas de dénoncer. Elle expose les fondements d’un malaise national devenu chronique : un système politique figé, sourd aux aspirations citoyennes et hostile à toute réforme de fond.

Car il ne s’agit pas seulement de mots. La candidate rappelle qu’en 2021, un groupe de partis politiques – dont le sien – s’était engagé dans un travail de révision du code électoral. Un effort méthodique, nourri par des débats et des propositions, mais auquel le pouvoir en place a opposé un mur de silence. L’inertie comme méthode, le mépris comme réponse.

Le symbole est d’autant plus fort que l’un des terrains de ces négociations fut Foumban, ville au poids historique et politique particulier. La référence au « groupe de Foumban » réveille une mémoire collective : celle d’un espace de dialogue où le Cameroun aurait pu redonner souffle à son pacte républicain. Mais une fois encore, l’occasion a été manquée.

L’intervention d’Hermine Tomaïno Ndam Njoya s’inscrit dans une séquence où la société camerounaise gronde. De Douala à Garoua, des monts du Noun aux rives du Wouri, la même lassitude s’exprime : coupures d’électricité, chômage endémique, violences politiques et sociales, absence de perspectives pour la jeunesse. Quand elle affirme que la majorité des Camerounais veut en découdre avec ce système, elle ne parle pas d’une révolution soudaine, mais d’une aspiration accumulée, enracinée dans l’expérience quotidienne des citoyens.

Ce passage sur TV5MONDE n’est pas anodin. Il replace la candidate dans une dynamique internationale où la question camerounaise, souvent marginalisée, retrouve une visibilité. Son discours, clair et direct, oblige à reposer les termes du débat : le Cameroun peut-il encore se réformer de l’intérieur ou faut-il envisager une véritable refondation ?

Hermine Tomaïno Ndam Njoya, héritière d’une tradition politique et porteuse d’une nouvelle parole, semble vouloir répondre par la seconde option. Reste à savoir si le peuple camerounais, dont elle se réclame, transformera cette volonté diffuse de rupture en un choix politique concret.