Le Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN) officialise ce samedi la candidature de Cabral Libii à l'élection présidentielle d'octobre 2025. Cette désignation intervient dans un contexte de crise interne qui divise profondément la formation politique.

C'est à Nkolafamba que se déroule ce samedi le 2e congrès ordinaire du PCRN, événement au cours duquel Cabral Libii sera officiellement investi comme candidat du parti à la prochaine présidentielle. Une formalité qui intervient néanmoins dans un climat de fortes tensions au sein de la formation politique.
Un parti divisé

La désignation de Cabral Libii ne fait pas l'unanimité au sein du PCRN. Le parti traverse actuellement une crise majeure opposant l'ancien député à Robert Kona, président-fondateur de la formation. Ce conflit interne a atteint son paroxysme lorsque Kona a publiquement appelé à voter pour Paul Biya, le président sortant, créant un véritable séisme au sein du parti d'opposition.


Cette position de Robert Kona contraste radicalement avec la ligne politique défendue par Cabral Libii, qui s'est imposé ces dernières années comme l'une des figures montantes de l'opposition camerounaise. L'ancien journaliste et député avait notamment marqué les esprits lors de l'élection présidentielle de 2018, où il avait terminé troisième avec plus de 3% des suffrages.

Le congrès de Nkolafamba s'annonce donc particulièrement tendu. Si la désignation de Cabral Libii semble acquise, la question de l'unité du parti reste entière. Les militants devront trancher entre les deux lignes politiques qui s'affrontent : celle de Libii, favorable à l'alternance, et celle de Kona, qui prône désormais le soutien au régime en place.
Cette division interne fragilise considérablement les ambitions présidentielles du PCRN à quelques mois d'un scrutin crucial. Pour Cabral Libii, l'enjeu sera de parvenir à rassembler son parti tout en préservant sa crédibilité auprès de l'électorat d'opposition.

Malgré ces difficultés internes, Cabral Libii reste déterminé à porter les couleurs du PCRN lors de la présidentielle d'octobre. Son défi sera double : consolider sa base électorale tout en tentant de séduire de nouveaux électeurs dans un paysage politique camerounais particulièrement fragmenté.