Le président de la FECAFOOT et son père feraient campagne pour le candidat sortant dans la Sanaga-Maritime

Alors que l'élection présidentielle camerounaise de 2025 se profile à l'horizon, une alliance inattendue pourrait se former dans le paysage politique. Selon des informations circulant dans les milieux sportifs et politiques, Samuel Eto'o, président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT), s'apprêterait à battre campagne pour le président Paul Biya dans le département de la Sanaga-Maritime, aux côtés de son père Joseph Antoine Bell, ancien gardien international des Lions Indomptables.

Cette collaboration surprend les observateurs, d'autant que les relations entre les deux figures emblématiques du football camerounais se seraient "dégradées considérablement" ces derniers temps. Cette alliance de circonstance soulève des interrogations sur les motivations des protagonistes et les enjeux sous-jacents dans cette région stratégique du littoral camerounais.


Cette annonce intervient alors que le président Paul Biya multiplie les indices laissant présager sa candidature à sa propre succession. À 92 ans et après 43 années passées au pouvoir, l'actuel chef de l'État camerounais a récemment déclaré "vouloir continuer à tout mettre en œuvre pour perpétuer une profonde mutation sociale et faire naître une véritable nation camerounaise", selon un message publié sur son compte X le 23 avril dernier.
Cette déclaration s'inscrit dans une série de prises de position similaires. Le 31 décembre 2024, lors de ses vœux à la nation, Paul Biya affirmait que sa "détermination à servir restait intacte". Quelques semaines plus tard, lors de la fête de la jeunesse, il déclarait: "Je continuerai de me tenir à vos côtés pour relever les défis auxquels vous êtes confrontés".


L'éventuel engagement de Samuel Eto'o en faveur du président sortant représenterait un atout considérable pour la campagne de Paul Biya, particulièrement auprès des jeunes électeurs. Figure adulée pour ses exploits sportifs et son parcours international, l'ancien attaquant du FC Barcelone et de l'Inter Milan dispose d'une popularité qui transcende les clivages politiques traditionnels.

Toutefois, ce positionnement pourrait également fragiliser la position de neutralité politique attendue d'un président de fédération sportive nationale, et susciter des débats sur les liens entre sport et politique au Cameroun.
Des voix discordantes face à une possible candidature
Cette possible alliance intervient alors même que plusieurs voix s'élèvent contre une nouvelle candidature du président Biya. Maurice Kamto, leader du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), a qualifié cette éventualité de "criminelle". Des évêques de l'Église catholique ont également pressé le président à renoncer à cette ambition.

Au sein même du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), parti au pouvoir, certains cadres espèrent en silence un passage de témoin à une nouvelle génération, bien que la formation politique ait officiellement indiqué n'avoir d'autre candidat que son président national.

À moins de six mois de l'échéance électorale, tous les regards sont désormais tournés vers Paul Biya, qui devrait clarifier sa position dans les semaines à venir, ainsi que vers Samuel Eto'o, dont l'engagement politique constituerait un tournant majeur dans sa carrière post-sportive.