Actualités of Sunday, 27 July 2025

Source: www.camerounweb.com

Présidentielle 2025 : Mathias Eric Owona Nguini met en garde

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Dans l'émission "Libre Expression" sur Info TV, le politologue Mathias Eric Owona Nguini a analysé les échecs de plusieurs candidatures rejetées par Elecam, pointant les dangers de la stratégie du "parti yango" (parti d'emprunt) et appelant les politiques à privilégier leurs propres formations.
L'exclusion de plusieurs candidats de la course présidentielle, notamment Maurice Kamto et des formations historiques comme l'UPC, a inspiré une réflexion approfondie au politologue Mathias Eric Owona Nguini. Dans une intervention remarquée, il a décortiqué les mécanismes qui ont conduit à ces évictions, mettant en lumière les risques inhérents aux stratégies de "parti d'emprunt".

"Cette logique d'investiture de parti yango est une investiture risquée", a prévenu Mathias Eric Owona Nguini, utilisant l'expression camerounaise "yango" (d'emprunt) pour décrire la pratique consistant à se faire investir par un parti autre que le sien.

Le politologue va plus loin en soulignant l'importance du choix : "Et je dirais que, même dans le choix de parti yango, il faut bien choisir le yango dans lequel on entre. Parce qu'il y a des yango qui sont particulièrement risqués parce qu'ils ont une histoire qui est marquée par des conflits internes et des conflits de leadership."

Pour illustrer son propos, Owona Nguini cite des cas précis d'élimination : "Dans ce cadre donc, vous avez vu que des formations politiques qui ont une marque au plan historique et même aussi une marque pratique ont été éliminées."
L'exemple de l'UPC est particulièrement frappant : "À l'exemple de l'UPC parce que l'UPC a présenté de différentes manières 3 candidatures." Cette multiplication des candidatures au sein d'un même parti historique illustre parfaitement les risques évoqués par l'analyste.

L'analyse du cas Manidem, qui a coûté sa candidature à Maurice Kamto, est particulièrement éclairante : "Vous avez le MANIDEM qui a été éliminé parce qu'il a présenté deux candidatures dont une candidature de quelqu'un qui avant ce processus n'avait jamais été dans le MANIDEM."

Cette précision sur Dieudonné Yebga, qui "n'avait jamais été dans le MANIDEM" avant de contester la présidence d'Anicet Ekane, confirme les soupçons de manipulation évoqués par d'autres observateurs. Elle révèle comment des acteurs extérieurs peuvent être instrumentalisés pour créer des conflits internes artificiels.

La conclusion d'Owona Nguini est sans appel : "La leçon pratique à en tirer c'est qu'il vaut mieux être investi par sa propre formation politique."
Cette recommandation, bien qu'évidente en apparence, prend tout son sens dans le contexte camerounais où les "partis yango" sont devenus monnaie courante, souvent pour des raisons financières ou stratégiques.

L'approche d'Owona Nguini présente l'avantage de dépasser le cas spécifique de Maurice Kamto pour s'intéresser aux mécanismes systémiques. En citant également l'UPC, il montre que le phénomène touche aussi des partis historiques aux assises solides.



Les conseils d'Owona Nguini dessinent une stratégie d'évitement pour les futurs candidats : plutôt que de chercher des raccourcis à travers des "partis yango", il vaut mieux investir dans la construction de sa propre formation politique, même si cela demande plus de temps et d'efforts.

Cette analyse suggère également que dans le contexte camerounais, la créativité politique a ses limites. Les stratégies trop sophistiquées ou les arrangements de dernière minute peuvent se retourner contre leurs concepteurs.