Actualités of Tuesday, 2 September 2025

Source: www.camerounweb.com

Présidentielle 2025 : L'Extrême-Nord devient le théâtre d'une bataille acharnée entre pouvoir et opposition

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D'après une enquête exclusive de Jeune Afrique, la région de l'Extrême-Nord cristallise tous les enjeux de la campagne présidentielle. Face à un "vent de rejet inédit", le pouvoir multiplie les missions de charme tandis que l'opposition mise sur ses candidats nordistes pour percer le verrou électoral.




L'Extrême-Nord du Cameroun n'avait jamais autant focalisé l'attention politique qu'en cette période pré-électorale. Selon une investigation exclusive de Jeune Afrique, cette région périphérique est devenue l'épicentre d'une bataille acharnée entre le pouvoir de Yaoundé et une opposition galvanisée par la présence de deux candidats originaires du septentrion.



Les récentes missions gouvernementales, notamment celle du Premier ministre Joseph Dion Ngute, du secrétaire général de la présidence Ferdinand Ngoh Ngoh, et plus récemment celle du ministre des Finances Louis Paul Motaze, témoignent selon le magazine de l'inquiétude grandissante du régime face à la montée d'un sentiment contestataire dans cette zone traditionnellement acquise au RDPC.


L'expression utilisée par Jeune Afrique pour décrire la situation dans l'Extrême-Nord est sans équivoque : un "vent de rejet inédit" balaye cette région où les populations manifestent ouvertement leur mécontentement. L'incident de Meskine, où des habitants en colère ont brûlé les tenues du parti au pouvoir en scandant les noms de leaders de l'opposition, illustre selon le magazine l'ampleur du phénomène.

Cette situation inédite s'expliquerait, d'après les analyses de Jeune Afrique, par une combinaison de facteurs : l'insécurité persistante liée aux activités de Boko Haram, le chômage de masse qui frappe particulièrement les jeunes, et un sentiment d'abandon des populations face aux promesses non tenues du pouvoir central.


L'enquête de Jeune Afrique révèle que l'opposition a parfaitement saisi l'opportunité que représente cette conjoncture favorable. Avec Bello Bouba Maïgari et Issa Tchiroma Bakary, deux figures politiques originaires du Nord, les formations d'opposition disposent d'atouts considérables pour séduire un électorat en quête d'alternatives.


Le magazine souligne que ces candidats nordistes bénéficient d'un avantage psychologique considérable : celui de la proximité culturelle et géographique avec des populations qui se sentent marginalisées par un pouvoir central perçu comme lointain et indifférent à leurs préoccupations.


Face à cette menace électorale, Jeune Afrique documente la stratégie de riposte du régime de Paul Biya. L'envoi successif de hauts responsables gouvernementaux dans la région s'inscrit selon le magazine dans une véritable "opération séduction" destinée à reconquérir un électorat en voie de défection.
Le choix de Louis Paul Motaze pour conduire la dernière mission n'était pas fortuit, révèle Jeune Afrique. Marié à une femme du Logone-et-Chari et entretenant des relations privilégiées avec les barons locaux, le ministre des Finances était perçu comme l'interlocuteur idéal pour renouer le dialogue avec les populations nordistes.


Cependant, les révélations de Jeune Afrique montrent que ces missions gouvernementales atteignent leurs limites. Malgré un "accueil soigneusement orchestré par les élites locales", avec pancartes, slogans et escorte sous les youyous, la colère populaire trouve toujours le moyen de s'exprimer.
L'épisode de Meskine, où des milliers d'habitants mobilisés pour accueillir le ministre ont finalement manifesté leur colère face à son absence, illustre selon le magazine le décalage croissant entre les élites locales et les populations de base.

Jeune Afrique présente l'Extrême-Nord comme un véritable laboratoire politique pour comprendre les enjeux de la présidentielle de 2025. Cette région, qui concentre de nombreux défis sécuritaires, économiques et sociaux du Cameroun, pourrait selon le magazine servir de baromètre pour l'ensemble du pays.
Les révélations du magazine suggèrent que la bataille électorale ne se jouera pas uniquement sur les grands centres urbains comme Douala et Yaoundé, mais aussi dans ces périphéries longtemps négligées où les populations aspirent à un changement politique.


Selon l'analyse de Jeune Afrique, l'Extrême-Nord représente un test crucial pour la capacité du RDPC à maintenir son hégémonie électorale face à une opposition ragaillardie. Les prochaines semaines de campagne dans cette région pourraient selon le magazine donner le ton de l'ensemble du scrutin présidentiel.
Cette enquête exclusive de Jeune Afrique révèle ainsi que la bataille pour l'Extrême-Nord dépasse largement les enjeux locaux pour devenir un symbole des transformations en cours dans le paysage politique camerounais. Une région à surveiller de près jusqu'au 12 octobre prochain.