Actualités of Monday, 28 July 2025

Source: www.camerounweb.com

Présidentielle 2025 : Hiram Iyodi prend position sur l'homosexualité et refuse l'agenda imposé

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Dans un live TikTok suivi par plus de 20 000 personnes, Hiram Iyodi, candidat déclaré à la présidentielle de 2025, a pris position sur l'une des questions les plus sensibles de la société camerounaise : l'homosexualité et sa pénalisation. Ses déclarations, qui tentent de naviguer entre tolérance et conservatisme, révèlent une approche nuancée mais ferme sur cette problématique sociétale.
"Je ne serai jamais en faveur du mariage homosexuel"


D'entrée de jeu, Hiram Iyodi a posé ses limites de manière catégorique : "JE NE SERAI JAMAIS EN FAVEUR DU MARIAGE HOMOSEXUEL ! Que ce soit très clair." Cette déclaration sans ambiguïté marque une ligne rouge que le candidat ne compte pas franchir, s'alignant ainsi sur la position majoritaire de la société camerounaise sur cette question.

Cette prise de position tranchée s'inscrit dans un contexte où les débats sur les droits LGBTI+ divisent profondément le continent africain, entre pressions internationales et résistances culturelles locales.

Paradoxalement, le candidat se montre plus ouvert sur la question de la dépénalisation de l'homosexualité. "Est-ce que nous devons accepter une discrimination qui va jusqu'à l'emprisonnement parce qu'on a une pratique sexuelle que certains peuvent considérer comme contre nature ?", s'interroge-t-il.

Cette interrogation rhétorique révèle une évolution notable dans le discours politique camerounais, où rares sont les personnalités à oser aborder frontalement cette question sensible. Iyodi va plus loin en se référant explicitement aux positions d'autres dirigeants africains : "Je pense que le président Biya l'a dit, le président Maky Sall, sur ce point là je suis d'accord avec eux."

Au cœur de l'argumentation d'Hiram Iyodi se trouve la dénonciation de ce qu'il appelle un "agenda imposé par d'autres". "Il ne faut pas qu'il y ait un agenda qui nous soit imposé par d'autres avec la nécessité qu'on aille à leur vitesse sur des questions que nous n'estimons pas forcément prioritaires", martèle-t-il.
Cette position s'inscrit dans une rhétorique de souveraineté culturelle et politique que l'on retrouve chez plusieurs dirigeants africains, qui refusent ce qu'ils perçoivent comme une ingérence occidentale dans leurs affaires intérieures.


Le candidat développe ensuite une argumentation pragmatique en hiérarchisant les priorités du pays. "Je ne crois pas que cette question soit la priorité des Camerounais aujourd'hui. Les Camerounais demandent à avoir de l'eau potable, de l'électricité... À pouvoir se mouvoir en toute tranquillité sur leur territoire", énumère-t-il.

Cette approche, qui consiste à opposer les droits sociétaux aux besoins économiques de base, reflète une stratégie politique classique visant à détourner l'attention des questions jugées clivantes vers des préoccupations plus consensuelles.


Ces déclarations interviennent dans un contexte où la question LGBTI+ demeure largement taboue dans l'espace politique camerounais. La prise de position publique d'Iyodi, même nuancée, constitue une première pour un candidat à la présidentielle et pourrait ouvrir la voie à des débats plus larges sur ces questions

Reste à savoir si cette approche "du ni-ni" - ni répression totale, ni acceptation complète - séduira l'électorat camerounais ou si elle sera perçue comme une tentative d'évitement d'un sujet qui nécessite des positions plus tranchées.

Cette sortie médiatique d'Hiram Iyodi, suivie par plus de 20 000 personnes sur TikTok, témoigne de l'importance croissante des réseaux sociaux dans la communication politique camerounaise. Elle pourrait également contraindre d'autres candidats à préciser leurs positions sur ces questions sociétales jusqu'ici évitées.