Actualités of Tuesday, 19 August 2025
Source: www.camerounweb.com
Le leader du PCRN opère un revirement notable dans sa stratégie politique à l'approche de l'élection présidentielle de 2025.
Le paysage politique camerounais connaît un tournant significatif à l'approche de l'élection présidentielle de 2025. Cabral Libii, président du Parti camerounais pour la réconciliation nationale (PCRN), a récemment affiché sa disponibilité à participer à une coalition de l'opposition, marquant un revirement notable dans sa position politique.
Jusqu'à récemment, Cabral Libii s'était montré particulièrement réticent à l'idée de rejoindre une coalition de l'opposition. Son absence remarquée aux réunions organisées par Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya, présidente de l'Union démocratique du Cameroun (UDC), pour désigner un candidat unique de l'opposition, avait soulevé de nombreuses interrogations sur ses véritables intentions politiques.
Cette réticence avait alimenté les spéculations sur une possible candidature en solitaire du leader du PCRN, fragilisant ainsi les efforts de rassemblement de l'opposition camerounaise.
Le 11 août dernier, Cabral Libii a tenu à clarifier sa position face aux rumeurs persistantes. Il a fermement démenti les allégations selon lesquelles le PCRN aurait catégoriquement refusé de participer aux négociations en cours.
Pour justifier son absence aux réunions précédentes, il a expliqué qu'il ne pouvait pas s'impliquer dans le suivi de travaux auxquels il n'avait pas pris part dès le début. Toutefois, il s'est déclaré ouvert aux discussions avec les organisateurs concernant les conclusions de ces rencontres.
Dans cette même intervention, Cabral Libii a réitéré son appel à la "mutualisation des forces" entre candidats, partis politiques et organisations de la société civile, signalant ainsi son ouverture au dialogue.
Une évolution du discours politique
Cette nouvelle position contraste nettement avec ses déclarations antérieures, notamment son refus catégorique de s'allier avec des leaders ayant déjà collaboré avec le pouvoir en place - une critique à peine voilée dirigée contre Maurice Kamto et d'autres figures de l'opposition.
Désormais, Libii adopte un discours plus nuancé. Il insiste sur le fait que le succès d'une coalition ne repose pas sur la "simple juxtaposition d'individus", mais plutôt sur la construction d'un projet politique commun et la définition d'un processus transparent pour choisir le candidat qui portera ce projet.
Les pourparlers entre les candidats de l'opposition se poursuivent et prennent même de l'ampleur. Dans un communiqué publié le 14 août, Hermine Patricia Tomaino Ndam Njoya a annoncé que les participants s'étaient accordés pour ouvrir les discussions à d'autres forces du changement.
Cette ouverture concerne notamment les candidats dont la candidature avait été initialement rejetée ainsi que les organisations de la société civile, élargissant potentiellement le périmètre de la coalition en gestation.
La grande interrogation demeure celle de la faisabilité concrète d'une telle coalition. L'histoire récente du Cameroun rappelle qu'en 2018, les divisions profondes au sein de l'opposition avaient considérablement facilité la victoire du président sortant Paul Biya.
À quelques mois du scrutin présidentiel, la capacité des différents candidats à surmonter leurs différends personnels, à harmoniser leurs projets politiques et à s'entendre sur un nom unique déterminera si cette coalition deviendra une véritable alternative crédible ou restera un simple slogan électoral.
Le revirement de Cabral Libii constitue indéniablement un signal encourageant pour les partisans d'une opposition unie, mais le chemin vers un consensus reste semé d'embûches dans un paysage politique camerounais traditionnellement fragmenté.