Présidentielle 2018: forces et faiblesses de l’opposition [Grand Angle]

Pour l'instant, aucune union de l'opposition n'est actée jusqu'à ce jour. Il est à croire donc qu'elle ira encore une fois en rangs dispersés.

Ci-dessous analyse des forces et faiblesses de cette opposition

1-AKERE MUNA: DU MOUVEMENT NOW Putativement candidat de L'AFP le parti de Alice SADIO

FORCES: Akéré Muna, est un anglophone qui pourra bénéficier d'un bon report de voix des électeurs des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, fortement animés de l'ambition de voir aussi un anglophone accéder au pouvoir après Paul BIYA. Il va avec l'avantage de la constitution de ce bloc identitaire prêt à le voter sans qu'il soit besoin de les convaincre. Son bilinguisme et son installation très ancienne à Yaoundé dans une région francophone où il a de nombreux amis et camarades d’enfance, le cheminement de son père Tandeng Muna, ancien président de l'Assemblée nationale et l'un des grands acteurs de l'unification du Cameroun, le présentent comme un anglophone camerouno-républicain. Son ouverture à la jeunesse à travers la composition de ses équipes est aussi un atout indéniable. Son expérience internationale lui donne des leviers à l'international qui pourraient être utiles le moment venu.

FAIBLESSES : Après une montée en puissance à l'annonce de sa candidature, il semble avoir pris du recul. Il n'est pas aussi très présent dans l'arrière-pays après quelques timides sorties dans quelques villes de l’Est, Extrême-Nord et Sud-Ouest. Sa participation en dents de scie dans les émissions télé et radio le rendent aussi moins visibles.

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2- CABRAL LIBIH : DU MOUVEMENT 11 MILLIONS D'ETECTEURS ET CANDIDAT DU PARTI UNIVERS.

FORCES.: La jeunesse, son intelligence et la maîtrise de l'art oratoire de ce candidat sont ses atouts maîtres. Il exprime à travers sa candidature un véritable espoir des jeunesses de toutes les régions du Cameroun. Il a aussi l'avantage d'apparaitre comme un candidat sans identité tribale. Son sillonnèrent du territoire à travers les activités d'inscription sur les listes électorales le rapproche de plus en plus du bas peuple où il est incontestablement en l'état l'homme de l'espoir.

FAIBLESSES: Ce candidat peine à dégager sa ‘présidentialité’ comme avait réussi à le faire le jeune MACRON dont il serait selon ses admirateurs le pendant camerounais. Son discours du 11 février 2018 qui a été de loin le meilleur de celui de tous les candidats n'a pas réussi à combler cette faiblesse. La focalisation des débats sur son parcours académique brouille sa vision politique comme si l'élection présidentielle était une élection de délégués d'étudiants ou avait un rapport avec les diplômes universitaires et les activités dans les universités.

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3- ESPOIR SERGE MATOMBA DU PARTI LE PURS.

FORCES : C'est un candidat jeune qui parle à la jeunesse. Il a l'avantage de faire une campagne de proximité dans les corps de métiers et organisations de la société civile auxquels il présente son programme politique et de gouvernance. Il jouit aussi de l'implantation de son parti dans de nombreuses régions du pays. Son ouverture à tous les partis politiques de l'opposition lui donnent l'image d'un homme d'ouverture et rassembleur qui pourrait accepter de s'effacer si besoin y est au profit d'un autre candidat.

FAIBLESSES: Le peuple camerounais dans sa large majorité ne connaît pas grand-chose de lui. Il est presque invisible sur la scène publique. Peu de gens le connaissent en dehors de ceux qu'il a approchés ou qui sont proches de lui.

4- JEAN MARC NGOSS : LE CANDIDAT DU PARTI PA48.

FORCES: Ce candidat jeune parlent couches défavorisées. Il sillonne les quartiers et bas - fonds des villes, les campagnes et villages. Il a l'avantage d'avoir commencé sa campagne très tôt .Ce qui lui a permis d'exposer sa vision et programme politiques. Il communique beaucoup. Certaines de ses idées sont originales novatrices comme la création d'un fonds de solidarité nationale qui va financer les projets des camerounais porteurs de projets ou encore la Banque de la diaspora qui drainera l'argent de la diaspora vers les grands projets structurants. C'est une véritable boîte à idées qui dénotent une certaine intelligence et sagesse. Il est exempt de tout marquage identitaire quand bien même il se présente comme un mbobog , un titre de notabilité chez le peuple bassa.

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FAIBLESSES : Il peine à rassurer sur sa présidentialiste surtout par des accoutrements telle cette cape qu'il aime arborer comme présage de la venue d'un homme spiritualo-messainique dans un pays où les règles du César s'identifient à la fonction présidentielle. Ses scènes initiatiques et de purification publique du Cameroun par des sacrifices d'animaux ont suscité des interrogations dans l’opinion. Il cantonne de plus en plus ses activités dans la région du littoral, même si on peut noter quelques sorties dans des régions anglophones et de l'Ouest.

5-JOSHUA OSIH : CANDIDAT DU SDF

FORCES : Il a l'avantage d'être le candidat du SDF le plus grand parti institutionnel de l'opposition par le nombre de ses élus. Il jouit des structures de relais de ce parti dans toutes les régions du Cameroun. Cet anglophone d'origine pourra bénéficier d'un grand report de voix des camerounais des régions anglophones qui aspirent à voir un des leurs accéder à la magistrature suprême. Il a aussi le grand atout d'être parfaitement bilingue et francophile; ce qui pourra dissiper toute peur auprès des camerounais francophones qui se méfient de plus en plus de tout marquage d'une identité anglophone forte exclusive et séparatiste.

FAIBLESSES: Ce candidat hérite d'un parti considérablement affaibli et accusé par l'opposition d'être le bras séculier du parti au pouvoir. Sa jeunesse captivante début 2010 semble s'estomper. Sa supposée infiltration dans les allées du pouvoir largement véhiculée par ses adversaires politiques lors des investitures au SDF semble avoir de l'effet sur son image. La concurrence d'autres candidats tout aussi valables dans les bastions autrefois imprenables du SDF ruinent de plus en plus les chances d'un score gagnant à cette présidentielle. Sa communication est inaudible, presqu'inexistante en l'état.

6- KAH WALLA EDITH : CANDIDATE PUTATIVE DU CPP

FORCES: Femme courageuse, très présente dans les combats pour la démocratie et les libertés. Elle a le cœur au sacrifice pour les autres. Elle a réussi à surmonter les relents identitaires. D'où son manque d'implantation forte en zone anglophone, mais plutôt à Douala et Yaoundé. Parfaitement bilingue. C'est aussi un esprit brillant, une véritable force de propositions qui fait rougir de jalousie certains leaders politiques hommes. Une vraie républicaine aussi. Elle a pris position dès le début de la crise anglophone pour le caractère indivisible de la république du Cameroun à laquelle elle est très attachée.

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FAIBLESSES: C'est une femme. Au Cameroun les femmes sont stigmatisées et. Edith KAH Walla doit affronter cette misogynie de son peuple. Son parti manque aussi d'un fort ancrage national avec une quasi -absence d'implantation sur toute l'étendue du territoire. On la voit très peu ailleurs qu'à Yaoundé et à Douala. Elle est plus connue dans le discours médiatique.

7- MAURICE KAMTO : LE CANDIDAT DU MRC

FORCES : C'est un candidat qui a le grand avantage de ses compétences intellectuelles: Professeur, Avocat, auteur de nombreux ouvrages, membres de nombreux cercles et sociétés scientifiques. Ses états de services dans le cadre de la victoire dans le dossier Bakassi lui donne l'image d'un homme compétent. Sur le plan politique, Il a réussi en sous peu de temps à créer un parti qui s'est implanté sur le territoire national et qui compte de nombreux élus. Il est originaire de la grande et nombreuse tribu bamiléké qui vit comme une injustice cette règle non -écrite, sous cape, mais largement répandue qui les interdirait d'accéder à la magistrature suprême. Cette frustration est à son avantage dans la mesure où, elle pourra entrainer un sursaut d'orgueil massif de son ethnie en sa faveur. La réussite incontestée de la dernière convention de son parti qui s'est tenue récemment à Yaoundé a généré un certain engouement et changer le regard de nombreux hésitants sur sa capacité à gagner réellement une élection présidentielle.

FAIBLESSES : Maurice Kamto ne réussit pas à être ce tribun politique qui harangue les foules, qui a le verbe incisif, le ton du discours qui déchaîne les passions. Il reste dans le discours démonstratif et cartésien du juriste. Or le discours politique sort des codes des leçons inaugurales des amphis et des plaidoiries devant les barres. En outre, certains militants du MRC ou pro Kamto, expriment souvent une envie d'en découdre s'ils arrivaient aux affaires; créant ainsi des peurs. Les plus actifs d'entre eux sur les réseaux sociaux sont une véritable épine sur le pied de leur candidat. Au lieu d'une démarche de rassemblement, ils affrontent.