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Infos Sports of Jeudi, 4 Novembre 2021

Source: African first crowns news N°009 DU 03 -11- 2O21

Présidence de la Fecafoot : Jusqu’où ira la forfaiture de Seidou Mbombo Njoya ?

Seidou Mbombo Njoya Seidou Mbombo Njoya

Déclaré président illégitime de la Fédération Camerounaise de Football (Fécafoot) par le Tribunal Arbitral du Sport (Tas) de Genève en Suisse, mais adoubé par le président de la Fédération Internationale de Football Associations (Fifa), Gianni Infantino et par le président de la Confédération Africaine de Football (Caf) Patrice Motsepe, Seidou Mbombo Njoya a signé vendredi le 22 octobre 2021, l’accord-cadre qui lie la Caf à la Fécafoot pour l’organisation au Cameroun de la Can Total Energie 2021.

En signant au nom de la Fécafoot, le président intérimaire en avait-il le droit ou s’achemine-t-on encore à une nouvelle affaire Fécafoot contre les membres régulièrement élus ?

On n’est pas loin d’une énième affaire Fécafoot contre les membres statutaires de cette instance faîtière du football camerounais et pour cause. Depuis plusieurs mois déjà, le Tribunal Arbitral du Sport a jugé frauduleuses les élections qui ont porté Seidou Mbombo Njoya et ordonné la reprise du processus électoral sur la base du comité exécutif régulière- ment élu en 2009. Mais curieusement, les autorités camerounaises promptes à déclarer que le Cameroun est un pays de droit tardent à faire appliquer cette sentence. Est-ce parce que Seidou Mbombo Njoya est le fils du défunt sultan roi des Bamoun, Ibrahim Mbombo Njoya qui des décennies auparavant avait, lui-même, dirigé cette institution ? Si oui, Seidou Mbombo Njoya a-t-il seulement la carrure et le charisme de son père ? Est-il seulement à mesure de bien diriger cette instance quand on sait que depuis son arrivée à la tête de la Fécafoot, l’on est allé de scandale en scandale dont les plus récents sont le démarrage tardif des championnats d’élite ou encore la dissolution de la Ligue Professionnelle de Football qui devait conduire à la professionnalisation du sport-roi ? A chacune de ces interrogations, l’on est tenté, avec raison de répondre par la négative

Mais avant de s’intéresser à l’homme qu’est Seidou Mbombo Njoya, il est peut-être besoin de s’interroger sur un certain nombre de faits. Qu’est-ce qui empêche le gouvernement du Cameroun d’appliquer la sentence du Tas ? Le Tas qui est une juridiction mondialement reconnue peut-il avoir rendu un verdict et le gouvernement du Cameroun refuser de l‘appliquer ? Où est l’équité dans tout cela ? Ceux qui ont gagné ce procès ne l’ont-ils pas gagné à la régulière pour le gouvernement du Cameroun ? Comment une organisation non gouvernementale comme la Fifa peut-elle tenir en otage tout un gouvernement souverain ? Faut-il croire que les dirigeants de notre pays se mettent hors-la-loi vis-à-vis du Tas pour des raisons personnelles et non pour des raisons d’équité ? Que dit le premier Magistrat de ce pays dans cette affaire ? N’a-t-il pas son mot à dire ou faut-il attendre que le désordre s’in- stalle pour réagir ? N’est-il pas temps pour lui de trancher cette affaire dans le sens indiqué par le Tas de peur que le football camerounais ne prenne le chemin du chaos ? Depuis le 10 juin 2013, date de l’arrestation de Iya Mahommed le dernier président légitime de la Fécafoot, le football camerounais est au creux de la vague même si entretemps, l’on a pu décrocher une médaille d’or à la Can qui s’était jouée au Gabon.

Si les scandales à répétition à la Fécafoot ne plaident pas en faveur de Seidou Mbombo Njoya, son passif de gestionnaire d’une entreprise à capitaux publics ne plaide pas non plus pour lui. On se rappelle qu’à la Loterie Nationale du Cameroun(LONACAM) et alors même que son regretté père en était le président du Conseil d’Administration, cette entreprise avait fait faillite alors que la Pari Mutuel Camerounais (Pmuc) lui, se portait bien. Cette faillite de la Lonacam avait fait paraitre au grand jour les faiblesses managériales de l’homme. Comment peut-on donc lui confier la gestion du football qui, elle, est plus complexe qu’une entreprise de paris ? Ceux qui ont porté leur choix ont- ils seulement bien réfléchi avant de le faire ? Une chose est certaine, et après avoir observé ces deux dernières années, on dirait que Seidou Mbombo Njoya a une propension aux scandales qu’à la bonne gouvernance du football camerounais. Pourquoi donc le maintenir ? Quels sont ceux qui profitent réellement de cette situation ? Faut-il tuer le sportroi au profit des intérêts égoïstes de quelques individus ? Quelle vision Seidou Mbombo Njoya a-t-il du football camerounais dans cinq ou dix quand on sait qu’il a systématiquement écarté tous ceux qui pouvaient lui apporter une expertise certaine dans la bonne gestion de notre sport-roi ? Certes, l’accord-cadre entre la Fécafoot et la Caf permet déjà de se réjouir de ce que l’effectivité de la tenue de cette compétition au Cameroun ne fait plus l’ombre d’aucun doute, force est cependant de se demander avec quelle équipe al lons-nous jouer en janvier et février quand on se rend compte qu’à deux mois de la compétition, aucune équipe-type n’est encore mise sur pied et que cette tâche incombe à la Fécafoot ? Il nous semble urgent de résoudre rapidement l’affaire Fécafoot afin de se consacrer sereinement aux préparatifs de la Can si jamais nous avons l’ambition de la gagner. Mais si nous la perdons comme en 1972, nous n’aurons que nos yeux pour pleurer et même si par la suite des têtes tombent, il n’y aura aucune excuse à présenter au public car nous aurons passé notre temps à légitimer des personnes et des personnages sans carrure aucune pour diriger notre sport-roi.