Un choix stratégique et symbolique pour toucher la diaspora camerounaise
Le meeting organisé samedi 31 mai 2025 à Paris par Maurice Kamto, candidat à la présidentielle camerounaise d'octobre, n'était pas un hasard. Selon Cheikh Ali, responsable du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), ce choix répond à une triple logique : stratégique, idéologique et symbolique.


"Une fois que la campagne électorale sera officiellement lancée au Cameroun, nous allons devoir sillonner tous les 360 et quelques communes que compte la république", explique Cheikh Ali sur Canal 2. Face à cette ampleur logistique, le parti a préféré "commencer par la diaspora que nous surnommons affectueusement la 11e région du Cameroun".
Cette approche permet au MRC d'optimiser son temps et ses ressources avant de se concentrer sur "les électeurs que nous avons en interne" une fois de retour au pays.

Au-delà de la logistique, le choix de Paris répond à une vision idéologique claire. "La majeure partie des Camerounais qui résident à l'extérieur sont soit des exilés politiques, soit des exilés économiques", souligne le responsable du MRC. Le parti voulait montrer à cette population "à quel point ils comptent pour nous" en les plaçant "au cœur de nos préoccupations".

Enfin, cette initiative constitue un hommage à la fidélité de la diaspora. "Nos militants de la diaspora nous ont soutenus dans des moments extrêmement difficiles", rappelle Cheikh Ali. Que ce soit lors de l'emprisonnement de Maurice Kamto et de Célestin Djamen, ou après "les enlèvements de septembre 2020 suite à la marche pacifique", la diaspora a été un soutien crucial.
"La diaspora nous a énormément aidé à nourrir, soigner et payer les frais de procédure de nos différents militants qui sont encore embastillés", témoigne-t-il avec reconnaissance.

Avec plusieurs milliers de participants selon les organisateurs, ce meeting parisien marque le coup d'envoi d'une campagne qui se veut différente. En s'adressant d'abord à ceux qui ont choisi l'exil, Maurice Kamto affiche sa volonté de rassembler tous les Camerounais, où qu'ils soient, autour de son projet de changement.

Cette stratégie de communication internationale pourrait bien donner le ton d'une campagne présidentielle qui s'annonce décisive pour l'avenir politique du Cameroun.