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Actualités of Friday, 17 November 2023

Source: Intégration

Pour le «viseur et pour le tir» au NOSO

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Selon des sources dignes de foi, les sécessionnistes s’en servent pour conduire leurs opérations dans la partie anglophone du Cameroun.





À s’en tenir aux informations fournies au journal Intégration ce 11 novembre 2023 par le préfet du département de la Manyu (région du Sud-Ouest), «le calme règne à Mamfe et ses environs». Viang Mekala poursuit : «Des mesures draconiennes ont été prises pour qu'il en soit ainsi durablement». Pour l’administrateur civil, «c’est triste!» Dans la forme générale de cette exclamation, l’indignation est le sentiment douloureux qui parcourt l’esprit du préfet de la Manyu. «25 morts, dont 5 femmes et un enfant, 9 blessés graves. Je pense qu’après les 32 civils tués le 25 juin 2022 à Akwaya, le bilan du raid meurtrier perpétré par des sécessionnistes dans la nuit du 5 au 6 novembre dernier à Egbekaw est désormais l’un des tableaux les plus horribles enregistrés dans notre département», fait constater Viang Mekala. Ce dernier, au milieu de la vague de colères incontrôlables et d’indignations impuissantes, toutes portées par des imprécations et malédictions à l’endroit des auteurs de cette ignoble tuerie, Viang Mekala pointe la Manyu Unity Warriors.


«C’est cette milice qui a tué ces gens», affirme-t-il, réitérant du même coup les termes du gouvernement. Ce dernier, dans son communiqué rédigé le 9 novembre 2023, a décrit la Manyu Unity Warriors comme «un groupuscule sécessionniste terroriste affilié à la nébuleuse dite Ambazonian Defense Forces (ADF)». Éclatement «Si l’idée que cette milice est responsable de la rivière de sang qui a coulé à Egbekaw est supposée être bien connue, évidente même, ce qui l’est moins, c’est que c’est en réaction à un défi lancé par d’autres groupes proches ou qui prêtent allégeance à ADF. Ces derniers sont en désuétude, mais renaissent au gré de nouvelles affiliations de combattants fortement soupçonnées de trahison dans d’autres groupes», souffle un haut-gradé de l’armée camerounaise. Selon des relevés de terrain compilés par les services spéciaux, six groupes armés seraient en activité dans la partie anglophone du Cameroun. Il s’agit des «Tigers of Ambazonia», des «Vipers», de l’«Ambazonia Restoration Army (Ara)», des «Ambaland Forces», de l’«Ambazonia Defense Forces (ADF)» et de la «Southern Cameroons Defence Forces (Socadef)». Parmi ces groupes armés, apprend-on, certains travailleraient à gommer les petites différences pour fixer un cadre commun combinant poids lourds expérimentés et visages neufs dans la pratique de la guérilla. À côté, il y a l’aile inscrite dans un dessein sécessionniste modéré, prônant le recours à la pression politique au travers de concessions progressives. À comprendre qu’entre ces milices, il y a probablement des nuances idéologiques, mais pas de grosses différences opérationnelles.

«Timing sécessionniste» Derrière cet éclatement idéologique, toutes ces milices se servent de la météorologie dans la conduite de leurs opérations. «Ici dans le Sud-Ouest par exemple, la pluviométrie est très élevée. Ici et là, la fréquence des pluies s’apprécie en termes de récurrence et d’abondance entre septembre et fin novembre. En juin, il fait bien frais. Pour exécuter leurs plans mortifères, les fauteurs de troubles tiennent vraisemblablement compte de tout cela», éclaire une source sécuritaire. Une attention portée sur ce détail met en relief une certaine constance dans le «timing sécessionniste». En novembre 2021 à EkondoTiti (Ndian), le lycée est attaqué pendant une forte pluie. Bilan officiel: 4 élèves et une enseignante tués. En septembre 2022, sous une fine pluie, un bus transportant 14 personnes en provenance de Douala est la cible de tirs d’hommes armés dans l’arrondissement de Muyuka (Fako), 6 personnes tombent. En juin 2022, sous un froid d’anthologie, l’hôpital de district de Mamfe a été réduit en cendres.