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Actualités of Friday, 4 March 2022

Source: www.camerounweb.com

Pour avoir violenté une femme homos*xuelle, cet homme hérite de la prison à Yaoundé

À la suite de l’attaque, la police a arrêté un homme, avant de le relâcher 48 heures plus tard À la suite de l’attaque, la police a arrêté un homme, avant de le relâcher 48 heures plus tard

"Être homosexuel au Cameroun, c'est vivre dans la terreur et la violence" C’est ce que déclarait en mai 2021, Alice Nkom, devenue en 1969 la première femme avocate de son pays, le Cameroun.

Selon les informations glanées par HRW, la semaine dernière, un tribunal du Cameroun a condamné à six mois de prison et à une amende de 650 000 CFA (environ 1 106 dollars, ou 1 000 euros) l’un des auteurs d’une violente agression contre une personne inter sexe l’année passée à Yaoundé, la capitale du pays. Cette décision de justice reflète la reconnaissance grandissante des droits fondamentaux des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, transgenres et intersexuées dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, y compris le droit d’être protégé de la violence.

Les faits

En novembre 2021, une foule violente avait agressé sexuellement, roué de coups, menacé et humilié Sara (pseudonyme), âgée de 27 ans, alors que d’autres filmaient la scène dans deux vidéos horribles qui ont circulé sur les réseaux sociaux.

À la suite de l’attaque, la police a arrêté un homme, avant de le relâcher 48 heures plus tard sous caution. Aucune autre arrestation n’a été effectuée. Le 16 novembre 2021, l’association CAMFAIDS, une organisation de défense des droits humains des personnes LGBTI, a déposé plainte auprès de la police au nom de Sara, victime de coups et blessures et de traitements inhumains et dégradants.

Dans un geste encourageant, la police a répondu à la plainte de CAMFAIDS et a ouvert une nouvelle enquête sur l’agression. L’enquête a mené à l’arrestation et à la poursuite d’un suspect, qui a été reconnu coupable et condamné à Yaoundé le 25 février.

Malgré il est peu probable que les autres auteurs de l’agression soient appréhendés et condamnés à une peine de prison, l’avocat de Sara, Michel Togue a déclaré : « Cela adresse un message fort : la violence dirigée contre des personnes en raison de leur orientation sexuelle est inacceptable et a des conséquences pour les auteurs ».

Les relations sexuelles entre personnes du même sexe sont criminalisées au Cameroun et punies d’une peine pouvant aller jusqu’à cinq ans de prison.

Lors d’une conférence de presse organisée le 26 novembre 2021, Saïd René Emmanuel, ministre camerounais de la Communication, a condamné la violence à l’encontre des personnes LGBTI, brisant ainsi le silence qui avait suivi d’autres attaques comme celui contre Sara. Cette déclaration et cette importante décision de justice représentent des étapes modestes mais significatives dans la reconnaissance de la valeur de la vie des personnes LGBTI et du fait que l’État est dans l’obligation de les protéger.

Les autorités se font lentement à l’idée qu’elles ont de telles obligations. Elles devraient maintenant abroger la loi qui criminalise les comportements homosexuels et protéger les droits de la population LGBTI du Cameroun, de manière égalitaire et conformément aux normes internationales.